À la lumière de la conclusion de la commissaire à l’éthique à l’égard de la partie de chasse au faisan à laquelle a participé le ministre Pierre Fitzgibbon, les partis d’opposition estiment qu’il faut revoir le code d’éthique des élus.
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En conférence de presse jeudi matin, le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon s’est dit «surpris» de la décision d’Ariane Mignolet.
Après sa lecture du rapport, il dit avoir plus de questions que de réponses quant à la ligne de conduite que doivent suivre les députés. En particulier, M. St-Pierre Plamondon dit ne pas comprendre pourquoi un élu pourrait accepter un cadeau dans le contexte d’une relation privée.
«À un moment donné, la loi est claire, si tu obtiens un cadeau de plus de 200 $, tu as l'obligation de le divulguer», a-t-il dit.
«Même dans le cadre juridique actuel, la notion de ‘”relation purement privée” ne devrait pas mener à une exemption pour un voyage de chasse de plusieurs milliers de dollars auprès de personnes bénéficiant de contrats de l’État et ne devrait donc pas relever un élu de divulguer le cadeau reçu», a-t-il précisé plus tard dans une déclaration écrite.
De son côté, le chef intérimaire du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay, a exprimé qu’il respecte la décision de la commissaire à l’éthique, qui a selon lui «fait les bons constats» et «rendu sa décision en vertu du droit applicable», mais qu’il est ouvert à ce que le code d’éthique des élus fasse l’objet d’une révision.
Par ailleurs, M. Tanguay n’a pas apprécié la réaction de François Legault et de Pierre Fitzgibbon à la suite du dépôt du rapport de Mme Mignolet.
«La commissaire a dit que c’est un drapeau jaune, mais hier, tout ce qu’ils avaient à dire, c’est “youpi on va pouvoir continuer d’aller à la chasse”», s’est-il indigné.
La députée de Québec solidaire Ruba Ghazal a elle aussi déploré que Pierre Fitzgibbon ait fait le «fanfaron» après avoir été blanchi par Mme Mignolet.
«Moi, à sa place je ne ferais pas le fanfaron en disant : “j’ai été blanchi”. Il y a six enquêtes sur lui, dont trois blâmes», a-t-elle affirmé, en déplorant que cela met à mal la confiance du public envers les institutions.
Selon Mme Ghazal, il faut «dépoussiérer» un rapport de la commissaire à l’éthique datant de 2019, dans lequel elle proposait de moderniser le code d’éthique des élus.