Les syndicats craignent que l’ouverture de la réforme Drainville au téléenseignement ne serve à combler le manque de profs dans les écoles.
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«Notre grande crainte avec le téléenseignement en ce moment dans le contexte de pénurie, c’est qu’on utilise le téléenseignement de plus en plus librement pour combler un manque de personnel ou un manque de locaux», a signifié vendredi Mélanie Hubert, présidente de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), de passage en commission parlementaire. Une inquiétude partagée par la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).
Le projet de loi du ministre de l’Éducation permet que des services éducatifs au préscolaire, au primaire et au secondaire soient dispensés à distance dans des «situations exceptionnelles ou imprévisibles».
Mme Hubert rappelle que durant la pandémie, le recours à l’enseignement à distance a été «catastrophique pour beaucoup d’élèves». Le droit à l’image des profs et des élèves inquiète aussi la FAE.
Échange corsé
Une position qui exaspère Bernard Drainville. Dans un échange pour le moins corsé avec la présidente de la FAE, le ministre a déploré que la centrale syndicale ne retienne rien de bon de sa réforme.
Il a précisé que le recours au téléenseignement vise essentiellement des enfants malades, qui ne peuvent se rendre à l’école. «Comment pouvez-vous être contre ça?», a-t-il pesté.
Mélanie Hubert a répliqué que les jeunes qui ont des problèmes de santé ne sont pas sans services actuellement. «Ce n’est pas vrai que les élèves malades n’ont pas de soins au Québec depuis 20 ans!»