Alors que Michael Sabia prendra officiellement la tête d’Hydro-Québec le 1er août prochain, l’ancien homme fort de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a ouvert la porte à l’exploitation du nucléaire.
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Avec la hausse de la demande en électricité dans les années à venir, Hydro-Québec devra trouver de nouvelles sources de production d’électricité.
En entrevue avec Mario Dumont, Michael Sabia n’a pas écarté l’option du nucléaire pour pallier des manques d’électricité dans certains secteurs éloignés du Québec.

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«Faut penser au rôle potentiel du nucléaire au Québec [...] pourquoi pas examiner des options pour travailler avec le privé, si le privé est en mesure de faire quelque chose», a-t-il dit, tout en écartant la privatisation complète de la société d’État.
Des ententes avec le privé pourraient aider la société d’État à entamer ses grands projets de transition énergétique, croit l’analyste politique Yasmine Abdelfadel.
«On a besoin de tout le monde pour remplir les défis devant nous en matière de transition énergétique, suffire à la demande, avoir un réseau de distribution qui a de l’allure pour pouvoir utiliser Hydro-Québec comme un levier de développement économique», mentionne-t-elle.
L’ancien ministre de la Santé Gaétan Barrette a fait savoir à Emmanuelle Latraverse et aux panélistes de la «La Joute» que Michael Sabia a eu l’audace de parler de la question nucléaire.
Une énonciation qui ne l’a pas étonné, reconnait-il.
«Je n’ai pas été surpris, parce que Michael Sabia est un gars intelligent, je l’ai dit ici à plusieurs reprises ici à La Joute. À un moment donné, le jour où l’hydroélectricité [ne sera pas infinie] [...] on n’a pas des rivières qui sont arnachables à l’infini [...] L’énergie la plus écologique après l’hydroélectricité, selon bien des experts, c’est le nucléaire!», avance-t-il.
En raison du risque de conséquences graves en cas d’accident nucléaire, une partie de la population ne cache pas sa réticence envers ce type d’énergie.
Un projet éventuel au Québec n’aurait rien à voir avec une centrale similaire à Gentilly, qui a fermé ses portes en 2012 à Bécancour après une décision du gouvernement Marois.
Les experts misent plutôt sur le développement de petits réacteurs nucléaires.

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L’analyste politique Luc Lavoie affirme que la perception du nucléaire a évolué depuis les années 1980.
«Dans les années 70, avant qu’il prenne le pouvoir, le Parti québécois était en faveur du nucléaire, parce que c’était vu comme progressif, c’était vu comme l’affaire de la gauche», a-t-il remarqué.
«De nos jours, tu dis ‘nucléaire’, tout le monde va se cacher en dessous de son bureau.»
Rappelons que la fermeture de Gentilly-2 à Bécancour avait provoqué la perte de 800 emplois dans le Centre-du-Québec.