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Réforme des retraites en France: une 14e et peut-être dernière journée de mobilisation mardi

La dernière fois sera peut-être la bonne? Les syndicats appellent mardi à une 14e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, deux jours avant l’examen au Parlement d’une proposition de loi visant à abroger la réforme. 

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Quelque 250 actions sont prévues en France, qui devraient réunir 400 000 à 600 000 personnes, dont 40 000 à 70 000 à Paris, selon les autorités.

Des grèves sont annoncées chez les électriciens et gaziers ainsi que dans les transports ferroviaires et aériens, avec notamment un tiers des vols annulés au départ de Paris-Orly.

À Paris, la manifestation partira des Invalides à 14h en direction de la place d’Italie. Les syndicats tiendront leur point presse devant l’Assemblée nationale, marquant symboliquement le lien avec la journée de jeudi.

L’intersyndicale a de nouveau appelé mardi les députés à voter la proposition de loi du groupe Liot annulant le recul de l’âge de départ à la retraite à 64 ans.

Mais le texte a été vidé de sa substance mercredi, après la suppression en commission des Affaires sociales de l’article clé portant sur la mesure d’âge. Et si des amendements ont été déposés pour rétablir cet article, la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, a déjà prévenu qu’elle invoquerait l’article 40 de la Constitution pour les déclarer irrecevables.

Si c’est le cas, ce sera «un pur scandale démocratique», a tonné dans les colonnes du Journal du dimanche (JDD) la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet. Pour elle, «il est encore temps» que le président de la République «retrouve la raison et renonce à cette réforme».

Invitée de BFMTV et du Parisien dimanche, elle a appelé «solennellement» Mme Braun-Pivet «à laisser les députés voter» sur ce texte, précisant lui avoir demandé «un rendez-vous rapide» sans réponse à ce stade.

«Une pression populaire» 

M. Berger, qui quittera ses fonctions le 21 juin, a cependant semblé acter la défaite des syndicats, affirmant que «bien sûr [...] le texte s’appliquera le moment venu».

Une quinzième journée de manifestation pourrait-elle être décidée après le 8 juin? Sans l’exclure, la numéro 2 de la CFDT Marylise Léon préfère pour l’heure ne pas répondre. «La suite dépendra de ce qu’il se passe à l’Assemblée nationale et de la mobilisation du 6 juin, que nous espérons massive», a-t-elle affirmé à L’Humanité vendredi.

Le président de la CFTC, Cyril Chabanier, avait, lui, dit mi-mai que le 8 juin serait probablement «le dernier combat» de son syndicat.

De son côté, le coordinateur de la France insoumise, Manuel Bompard, a appelé dimanche à «augmenter le niveau de pression populaire» le 6 juin pour convaincre la présidente de l’Assemblée de ne pas s’opposer à l’examen de la mesure d’abrogation de la retraite à 64 ans.

Le gouvernement s’efforce en tout cas de tourner la page. Deux premiers décrets d’application de la loi promulguée mi-avril, dont le plus important, celui portant progressivement l’âge légal de 62 à 64 ans, ont été publiés dimanche au Journal officiel.

Mme Binet a fait savoir que son syndicat traquerait toute «faille juridique» pour attaquer les 31 décrets.

Après avoir reçu les syndicats dans le cadre de réunions bilatérales les 15 et 16 mai, l’exécutif prévoit d’organiser une «rencontre multilatérale dans les prochaines semaines pour arrêter (avec patronat et syndicats) un agenda de travail sur les prochains mois», a confié la première ministre, Élisabeth Borne, à Ouest-France cette semaine.

Sans tourner la page des retraites, l’intersyndicale a commencé à travailler pour des propositions communes, passant d’une posture «défensive» à une attitude plus «offensive», selon Simon Duteil (Solidaires). Elle a élargi son mot d’ordre de manifestation, appelant les salariés à se mobiliser pour «gagner le retrait de la réforme» et «obtenir des avancées sociales.»

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