Les millionnaires de Québec qui multiplient les efforts afin de sauver les sommes colossales qu’ils ont investies dans le Groupe Huot s’adressent aux tribunaux afin de pouvoir liquider des immeubles appartenant au géant de l’immobilier, dont la situation financière est devenue «critique».
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Ces créanciers demandent ainsi la nomination d’un séquestre pour cinq immeubles appartenant au Groupe Huot, afin de pouvoir rapidement solliciter des acheteurs potentiels pour procéder à leur vente.
Les immeubles visés sont Les 7 Éléments, Les Diplomates, La Cité M et Les Façades du Mesnil, à Lebourgneuf, ainsi que le Centre d’affaires Les Méandres, à Neufchâtel, peut-on lire dans des requêtes déposées lundi après-midi, au palais de justice de Québec.
Il s’agit d’un changement de cap pour les millionnaires qui composaient le «groupe de sauvetage» du Groupe Huot. Depuis le début de cette saga, ce clan travaillait sur un plan de relance qui prévoyait la reprise du parc immobilier du géant de Québec, et non pas sa vente. Ils ont d’ailleurs investi à ce jour 15 M$ supplémentaires, sur un fonds d’urgence de 50 M$ débloqué au début des difficultés financières du conglomérat, à la mi-février.
«Débandade»
Mais la situation financière du Groupe Huot est «devenue instable, précaire et critique en raison de l’insolvabilité désormais notoire des sociétés détenues directement ou indirectement par Huot», écrivent les requérants, qui n’hésitent pas à qualifier cette affaire de «débandade».
Ils rappellent entre autres que les prêts actifs sur les immeubles du Groupe Huot s’élèvent à plus de 900 M$, que quelque 360 hypothèques légales totalisant 160 M$ ont été publiées, que Revenu Québec réclame 8 M$ en taxes impayées au conglomérat et que l’Autorité des marchés financiers effectue des vérifications dans cette affaire.
Au surplus, plusieurs immeubles du Groupe Huot font l’objet d’interruptions d’électricité sporadiques, «en raison des comptes d’Hydro-Québec impayés». Des employés affectés à l’entretien des immeubles locatifs partent, «notamment en raison de la gestion désorganisée».
Intervention «nécessaire»
«L’incapacité des Débitrices à redresser elles‐mêmes leur situation financière démontre la nécessité d’une intervention de la part des Requérants pour proposer une solution avantageuse pour tous », peut-on lire dans la requête.
Dans ce contexte, les requérants demandent à ce que la firme Deloitte soit nommée séquestre – ou subsidiairement, séquestre intérimaire. C’est d’ailleurs cette firme qui gère actuellement la restructuration du Centre de distribution Transrapide, sur la Rive-Sud de Québec, en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies.
La requête doit être présentée à la Cour supérieure, mardi.