Quoi faire pour améliorer l’apprentissage du français dans les écoles de la province? Alors que le ministre Drainville a présenté les grandes lignes pour valoriser la langue commune, les panélistes de «La Joute» ne s’entendent pas sur les moyens pour y arriver.
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Les chroniqueurs Mathieu Bock-Côté et Yasmine Abdelfadel sont toutefois sur la même longueur d’onde : l’enrichissement du français passe par la lecture, et plus particulièrement celle d’ouvrages québécois.
«On apprend véritablement à lire en lisant des classiques. Je suis convaincu d’une chose : il ne faut pas réserver des classiques pour les années tardives du secondaire [...] les classiques de la langue française sont nombreux», a partagé le chroniqueur au Journal de Montréal, assurant que sa maitrise quasi excellente du français est attribuable à la lecture d’œuvres classiques.
- Via QUB radio, Marwah Rizqy, porte-parole en matière d’éducation pour le Parti libéral du Québec discute de la réforme de Bernard Drainville :
«La meilleure manière d’enrichir un vocabulaire, c’est aussi de lire, voir de nouveaux mots [...] quand on développe un vocabulaire, on écrit mieux, on développe un style, et ça devient le nôtre. J’encourage le fait d’avoir une obligation à nos enfants d’écrire, parce que ça va venir avec la lecture, et on va tous en sortir gagnants. Évidemment, la littérature québécoise et les arts québécois sont tellement riches», croit Yasmine Abdelfadel, réitérant que ces savoirs doivent être inculqués dès la petite enfance.
En conférence de presse, le ministre de l’Éducation s’est inquiété de voir les taux de réussite pour la compétence écrite des épreuves uniformes de français chuter drastiquement dans les dix dernières années.
«Il y a urgence de s’occuper de la situation du français dans nos classes et de la maitrise du français pour nos élèves», martèle le député de Lévis.

Crédit | La Joute
Un constat vide de sens, pense l’ancien ministre de la Santé Gaétan Barrette. Selon lui, le ministre de l’Éducation s’est rabattu sur de belles paroles, sans plan concret.
«On a un ministre qui fait de la relation publique avec un ton grave [...] Il est où le plan? Je trouve que ça commence mal. On va ramener des exercices d’écriture [...] Je veux bien que le ministre vienne me dire d’un ton grave qu’on va maintenant parler de culture, qu’on va faire de la dictée sans nommer la dictée [...] Il est où le plan? Ce qu’il nous annonce, c’est des consultations!», se désole-t-il.
Rappelons que les six orientations annoncées par le ministre Drainville devront être validées par un groupe d’experts chargés de mener une série de consultations auprès de chercheurs et enseignants.

Crédit | La Joute

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Yasmine Abdelfadel soutient que ces grandes orientations doivent également prendre en compte la maitrise de la langue de Molière chez le personnel enseignant.
«C’est l’élément de plus que j’aurais aimé voir, c’est celui des compétences en français des enseignants, parce que je ne voudrais pas avoir des enseignants qui n’ont pas ces compétences et qui continuent à faire passer de mauvais messages aux enfants», a-t-elle affirmé.

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Devant la série d’intentions formulées par Bernard Drainville, les panélistes Yasmine Abdelfadel et Mathieu Bock-Côté pointent du doigt la vision partagée par leur collègue.
«Tu [Gaétan Barrette] sous-estimes ce que veut dire reprendre en main l’école au Québec», a fait savoir le chroniqueur établi à Paris.
*Pour visionner l’entièreté du segment, consultez la vidéo ci-dessus*