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Meurtre à Lac-Saint-Charles: l’accusé Kim Lebel déclaré non criminellement responsable

Kim Lebel a souffert d’un épisode de son trouble schizo-affectif le jour où il a tabassé à mort un voisin avec une barre de métal à Lac-Saint-Charles, selon une expertise psychiatrique qui a permis d’écarter sa responsabilité criminelle, lundi.

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Selon un exposé des faits endossé conjointement par la poursuite et la défense, au palais de justice de Québec, Lebel avait des problèmes de santé mentale depuis son enfance. La fin de l’année 2021 avait été plus difficile pour lui à la suite d’une rupture amoureuse.

Dans le mois précédant les événements du 6 avril 2022, sa médication avait été revue à la baisse et son entourage avait remarqué une dégradation de son état.

Le matin du drame, sur la rue Thibodeau où il demeurait, le trentenaire était visiblement agité alors que ses voisins ont été réveillés par des cris et des propos incompréhensibles.

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Peur pour son chien

Armé d’une barre de fer, l’après-midi, il s’est attaqué à au moins deux véhicules avant d’avoir une altercation avec la victime Jacques Côté, qui tentait de le calmer. Lebel racontera plus tard qu’il avait peur que son chien se fasse frapper.

Asséné d’un violent coup de barre, la victime est tombée, mais l’accusé a continué de frapper l’homme à la tête «comme on fend du bois avec une hache». Le résident recevra de nombreux coups, dont le nombre n’a pu être déterminé.

L’accusé est par la suite renversé par son propre père qui utilise son véhicule pour essayer de mettre fin à sa folie. Avec le personnel des services d’urgence, il tient ensuite un discours incohérent et parle de personnages de la Bible.

Dans un rapport déposé en preuve, le psychiatre légiste Sylvain Faucher a conclu à la présence d’un trouble schizo-affectif chez l’accusé, qui entretenait des croyances «mystiques et ésotériques».

Ces symptômes psychotiques l’ont empêché de mesurer la qualité de ses gestes, à savoir s’ils étaient bons ou mauvais, peut-on lire.

Maladie «primaire»

Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) n’a pas contesté ces conclusions et la théorie des troubles mentaux présentée par la défense. Le juge a ainsi rendu un verdict de non-responsabilité criminelle à l’accusation de meurtre au 2e degré.

«Ce qu’il est important de retenir, c’est qu’il s’agit vraiment d’une maladie mentale qui n’est pas causée par la consommation d’alcool ou de drogue», a souligné Me Lebel, évoquant plutôt une maladie «primaire».

En raison de la gravité des gestes, la poursuite déposera une requête afin que Lebel soit déclaré délinquant à haut risque. Ceci aurait pour effet de remettre entre les mains de la Cour la décision de le libérer ou non, et sous quelles conditions.

En attendant, il demeure détenu dans un hôpital.

Rappel des faits

6 avril 2022: Les policiers se rendent sur la rue Thibodeau à 15h45 à la suite d’une dizaine d’appels effectués au 911 pour une agression en cours. Ils retrouvent la victime Jacques Côté qui gisait dans la rue en face de sa résidence.

18 avril 2022: Les parents de l’accusé Kim Lebel font une sortie publique très émotive. Ils écorchent la police de Québec qui aurait tardé à faire appliquer une ordonnance qu’ils avaient obtenue d’un juge afin que leur fils soit pris en charge pour ses problèmes de santé mentale. Selon leur avocat, Me Marc Bellemare, une poursuite civile est toujours envisagée.

7 mars 2023: Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) annonce qu’il ne portera pas d’accusation envers le Service de police, malgré les critiques soulevées par des proches de la victime et de l’accusé.

5 juin 2023: Le juge Thibault de la Cour supérieure déclare que Lebel est non criminellement responsable pour cause de troubles mentaux en lien avec l’accusation de meurtre au 2e degré. 

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