L'ancien vice-président Mike Pence a déposé lundi sa candidature à la Maison-Blanche, selon des documents publiés par la commission électorale fédérale (FEC), et défiera donc son ancien patron Donald Trump lors des primaires républicaines de 2024.
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Le conservateur officialisera mercredi, le jour de ses 64 ans, son entrée en lice avec une vidéo, puis un rassemblement à Des Moines dans l'Iowa et terminera la journée sur un plateau de la chaîne CNN, selon ses proches.
Il rejoint une arène de candidats républicains déjà bien remplie, avec une dizaine de prétendants qui, pour l'heure, sont tous largement distancés dans les sondages par l'ancien président.
Chrétien évangélique, farouche opposant à l'avortement, Mike Pence avait aidé Donald Trump à conquérir la droite religieuse en étant son colistier lors de la campagne présidentielle de 2016. Après des années de loyauté indéfectible, il a changé de ton à la suite de l'assaut contre le Capitole, qui a ébranlé la démocratie américaine le 6 janvier 2021.
Ce jour-là, Mike Pence dirigeait, en tant que vice-président, la séance au Congrès, lors de laquelle les élus devaient certifier la victoire de Joe Biden à la présidentielle de 2020. Bien qu'il n'ait qu'un rôle protocolaire, Donald Trump avait insisté pour qu'il refuse de valider l'élection du démocrate.

AFP
L'ancien gouverneur de l'Indiana n'avait pas obtempéré, ce qui lui a valu une forte inimitié chez les partisans du milliardaire. Entrés par la force dans le Capitole, certains avaient appelé à «pendre» Mike Pence, qui avait dû se cacher à la hâte.
Depuis, il a jugé que les mots du président avaient été «irresponsables» et l'avaient «mis en danger».
La rupture entre les deux hommes compromet les chances de Mike Pence, que les nombreux militants fidèles à Donald Trump continuent de considérer comme un «traître». L'homme à la sage mèche blanche plafonne autour de 3,8% des intentions de vote, loin derrière l'ancien président (53,2%), selon la moyenne des derniers sondages effectuée par le site RealClearPolitics.
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Il est également distancé par le gouverneur de Floride Ron DeSantis (22,4%), qui mise lui aussi sur un discours très conservateur, mais sur un ton plus offensif, ainsi que d'un cheveu par l'ancienne ambassadrice à l'ONU Nikki Haley (4,4%).
Il prépare pourtant sa candidature depuis des mois. Après avoir sorti un livre intitulé «So Help Me God» («Que Dieu me vienne en aide», non traduit), l'ancien animateur de radio a sillonné le pays, multipliant les prises de paroles dans des États susceptibles de faire la différence lors des primaires républicaines.