Le nombre de feux de forêt au Canada est déjà «sans précédent» à ce stade-ci de la saison, mais le bilan pourrait encore empirer au cours des prochains mois, qui s’annoncent tout aussi dangereux, a prévenu Justin Trudeau lundi.
«Notre modélisation montre que cela pourrait être une saison des incendies de forêt particulièrement sévère tout au long de l'été», a indiqué M. Trudeau lors d’une conférence de presse lundi.
Les experts d’Environnement Canada jugent que le risque d’incendie sévère reste «bien au-dessus de la moyenne» pour le mois de juin dans l’ensemble des provinces à l’ouest du Québec, qui se trouve aussi dans une situation «au-dessus de la moyenne». La sécheresse et les températures élevées sont notamment en cause.
«Les projections actuelles nous rassurent qu’on va avoir assez de ressources pour aider à travers le pays, mais on est toujours conscients que ça pourrait changer, donc on est en train de préparer des plans de contingence [...]», a déclaré le premier ministre, questionné au sujet du personnel à disposition pour mener la bataille.
Avec plus de 3000 pompiers à la tâche, les provinces affectées reçoivent le coup de main de 957 pompiers étrangers venus en renfort, notamment des États-Unis, d’Australie, de Nouvelle-Zélande, d’Afrique du Sud, de France et du Costa Rica.
«On sait [que les pompiers] font d'extrêmement longues journées dans des situations extrêmement difficiles. Ils ont tout notre appui», a indiqué M. Trudeau.
Le ministre de la Protection civile, Bill Blair, rapportait 413 feux actifs, dont 249 étaient toujours hors de contrôle lundi. Près de 40 000 personnes sont actuellement évacuées de leur domicile, et plus de 120 000 personnes ont été évacuées dans plusieurs provinces depuis le début de la saison des feux, y compris au Québec.
«Les images que l’on a vues jusqu’ici cette saison sont parmi les plus sévères que nous ayons jamais vues au Canada», a illustré M. Blair.
Pour illustrer la saison historique que l’on traverse actuellement, le ministre a cité le nombre d’hectares de forêt brûlés dans la dernière année, qui se comptent à plus de 3,3 millions, contre une moyenne annuelle d’un peu plus de 254 000 hectares pour les dix dernières années.
«Nous vivons dans une nouvelle réalité, une réalité dans laquelle nous devons écouter attentivement ce que la science nous dit», a mis en garde le ministre des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson.
Le Bloc québécois a envoyé dans ses circonscriptions des députés des régions touchées pour tenir un lien avec le politique de la capitale fédérale.
«Ce que j’entends sur le terrain de la part de nos députés, c'est que les députés collaborent et informent les différents ministères et que le lien, les informations et les actions semblent corrects. On s’entend bien sur le terrain, il y a une belle collaboration», a déclaré le leader parlementaire du Bloc québécois, Alain Therrien.
Le NPD réclame quant à lui un débat d’urgence en soirée sur les feux de forêt.