Des directeurs généraux de centres de services scolaires (CSS) craignent d’être limogés, devant les nouveaux pouvoirs que veut obtenir le ministre Bernard Drainville.
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«Il y a certainement une crainte», a admis mardi le représentant de l’Association des directions générales scolaires du Québec, Lucien Maltais, qui était de passage en commission parlementaire.
La réforme du ministre de l’Éducation prévoit qu’il pourra non seulement nommer les futurs patrons des CSS, mais aussi les dégommer et même annuler leur décision pour imposer la sienne.
Pour «sécuriser» les DG qui peuvent être «inquiets», Lucien Maltais propose notamment un processus d’évaluation formel présentant les attentes à l’égard des directions générales, de même que l’implication des conseils d’administration dans le processus de nomination. Le choix des DG des CSS doit aussi tenir compte de la «couleur locale».
«Si les processus sont clairs pour les processus de nomination et d’évaluation, on n’a pas de craintes pour la suite», a insisté celui qui est également président et DG du CSS des Chênes.
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L’Association demande également que soit retiré l’article du projet de loi permettant au ministre d’annuler une décision d’une direction générale.
Y a-t-il un risque que les DG soient éventuellement perçus comme des acteurs à la solde du gouvernement, si Bernard Drainville obtient tous les pouvoirs qu’il convoite?
«Présentement, il y a des directions générales qui sont compétentes, qui sont engagées, dévouées pour la réussite des élèves. Donc ça va continuer après l’adoption du projet de loi, tout dépendant de ce qu’ils adopteront», a affirmé M. Maltais.
La majorité vont être reconduits
Lors du dévoilement de sa réforme, Bernard Drainville a assuré qu'il ne se servirait pas du pouvoir de renverser une décision à qui mieux mieux. «J'espère ne pas avoir à l'utiliser, mais ça va être dans des cas où, effectivement, tu as un centre de services qui se détache, je dirais, de la vision du gouvernement en matière d'éducation», a-t-il fait valoir.
Le ministre de l'Éducation avait aussi affirmé que peu de dirigeants actuels doivent craindre pour leur poste. «La vaste majorité vont être reconduits», a-t-il dit. Après l’adoption de la loi, les directeurs généraux seront «évalués» sur une période d’un an et demi. «Au terme du 18 mois, si l’évaluation est concluante, je les nomme pour cinq ans».
Les partis d'opposition accuse le gouvernement de centraliser à outrance le réseau scolaire québécois.