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Poilievre montre Trudeau du doigt pour la nouvelle hausse du taux directeur

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Capture d’écran, CPAC

Le chef conservateur, Pierre Poilievre, a déploré la nouvelle hausse de 25 points de base du taux directeur par la Banque du Canada, hausse dont il attribue la responsabilité aux déficits «inflationnistes» du gouvernement Trudeau. 

S’exprimant devant son caucus mercredi avant-midi, M. Poilievre a réitéré qu’il utiliserait «tous les outils» parlementaires à sa disposition pour «empêcher l’adoption du budget 2023 avant la fin des travaux, à moins que le gouvernement ne promette un retour à l’équilibre budgétaire».

«La seule façon d’éviter cette crise financière c’est de réduire l’inflation et les taux d’intérêt avant que ces hypothèques se renouvellent en 2026 et 2027, sinon la crise sera massive et incendiaire», a lancé le chef conservateur, pourfendeur de l’approche d’Ottawa et de la Banque du Canada.

  • Via QUB radio, Simon Brière, stratège principal chez R.J. O'Brien discute de la récente hausse du taux directeur avec Philippe-Vincent Foisy :

La Banque du Canada a repris la hausse du taux directeur mercredi après une pause de six mois, ce qui augmentera la pression surtout sur les personnes ayant emprunté à de faibles taux avant les hausses majeures de 2022.

«Ils ont pris ces hypothèques parce que l’argent que vous avez imprimé et vous avez lancé dans notre économie a gonflé les prix immobiliers et les hypothèques pour les acheter», a dit Pierre Poilievre.

La dynamique actuelle met le Canada en «danger économique», croit-il. «Justin Trudeau, vous êtes en train de nous mener vers une vraie crise d’endettement pour les Canadiens à travers le pays», a-t-il accusé.

Freeland tempère

Prenant la parole au même moment, la ministre des Finances Christian Freeland a souligné que la pression financière sur les familles est un enjeu qui l’«inquiète beaucoup».

Mme Freeland, aussi vice-première ministre, a toutefois mis au clair que la Banque du Canada était «indépendante» du gouvernement, mais qu’elle «respectait» ses décisions.

La «puissance de l’économie canadienne» réside dans la vigueur du marché du travail, dont le faible taux de chômage, aux alentours de 5 %, est une véritable «pierre angulaire» de l’approche d’Ottawa, selon la ministre.

«La chose que nous avons c’est qu’il y a beaucoup d’emploi, et que les gens qui veulent travailler peuvent travailler. Pour moi, c’est la pierre angulaire de notre politique économique et de l’économie canadienne, parce que je sais que pour chacun et chacune, avoir un travail c’est la clé pour avoir une bonne vie», a assuré Mme Freeland.

Sans promettre un retour à l’équilibre budgétaire, elle assure qu’Ottawa gardera une «approche équilibrée» conjuguant «compassion» et responsabilité.

Elle se dit sûre que le Canada «approche la fin de cette période difficile» d’augmentation de taux d’intérêt. «Avec chaque mois on est plus roche de la fin.»

Selon le chef du Bloc québécois Yves-François Blanchet, le calcul fait par la Banque du Canada est «approprié», même si la situation de l’économie lui laisse peu de marge de manoeuvre.

«La durée et l’intensité de cette période d’inflation commande une aide soutenue et probablement supplémentaire à ce que nous connaissons maintenant», a-t-il affirmé cependant M. Blanchet.

L’approche de la Banque du Canada «n’est pas la bonne», selon le chef néodémocrate Jagmeet Singh, qui croit que la hausse du taux directeur ne «fonctionne pas» quand vient le temps d’alléger l’inflation.

La hausse du taux directeur est un outil à utiliser dans «des circonstances très spécifiques», puisque l’inflation est liée d’abord aux retards dans la chaîne d’approvisionnement, la guerre en Ukraine et à l’«avarice» des grandes entreprises.

«Aucun de ces facteurs n’a de lien avec l’inflation», a-t-il dit. 

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