Bien que l’activité physique soit peu recommandée en raison de la qualité de l’air actuelle au Québec, le Grand Défi Pierre Lavoie (GDPL), qui amorcera la 15e édition de son événement phare dès jeudi, a fait ses devoirs et prévoit peu d’embûches.
La fumée causée par les feux de forêt un peu partout dans la province et le Canada peut affecter même les athlètes les plus aguerris, alors il faut être prudent. Le smog disparaît tranquillement et il ne devrait y avoir aucun problème à ce niveau de La Baie à Varennes pour l’épreuve des 1000 kilomètres de vélo.
Si on juge que l’environnement n’est pas favorable à la pratique d’activité physique, soit si les polluants atmosphériques dans l’air excèdent 200 parties par million, on agira en conséquence en annulant une ou plusieurs étapes, a-t-on confirmé du côté des organisateurs.
«Nous avons 13 étapes sûres, et c’est certain qu’on ne mettra pas nos participants en danger. On a tous les outils nécessaires. Ils sont hyper efficaces», a rappelé Pierre Lavoie en entrevue, mercredi.

PHOTO FOURNIE PAR GRAND DÉFI PIERRE LAVOIE
Les 222 équipes de cyclistes – un record – qui participeront à ce tour de jeudi à dimanche seront rejointes par toute la population québécoise durant le week-end. Pour les 1 000 000 de KM Ensemble, on s’attend toutefois à une participation moindre, particulièrement dans les régions de l’Outaouais et de l’Abitibi-Témiscamingue, où les conditions ne sont pas encore idéales.
Parler d’environnement
Ainsi, M. Lavoie souhaite de la pluie pour ces régions toujours affectées par les incendies. Après tout, ce n’est pas un peu d’eau qui va empêcher les cyclistes de rouler.
«Avant, on regardait la température. Maintenant, on regarde les contaminants, a-t-il affirmé. Ç’a tout le temps été ça, le Grand Défi. Ça fait 15 ans. Une année, ç’avait été la chaleur extrême. Je me souviens de 2010; je me rappelle qu’on ne voyait pas à 200 pieds devant nous à cause des feux de forêt. On ne parlait pas encore des contaminants atmosphériques.»
Passant depuis des décennies le message sur les saines habitudes de vie et la santé durable, Pierre Lavoie entend se servir de l’édition 2023 du Grand Défi pour parler encore plus d’environnement.
«La santé durable et l’environnement durable, ça passe d’abord par l’implication de tout un chacun. Nous, en fin de semaine, on ira plus loin que tout ce qu’on a fait. [...] Justement, l’environnement, on l’a en pleine face en ce moment», a dit l’homme de 59 ans.
Donner l’exemple est le modus operandi du GDPL depuis longtemps, comme il l’a fait dans les écoles primaires de tout le territoire. L’organisme peut se vanter d’avoir été l’un des premiers à devenir zéro carbone et à éliminer les bouteilles d’eau non recyclables.
Des plateaux importants
Avec cette 15e édition du Grand Défi, on prévoit atteindre 30M$ en dons remis aux écoles et aux hôpitaux. Disons que c’est un beau cadeau d’anniversaire pour cette équipe chevronnée qui ne cesse de s’agrandir.
«On ne pensait pas durer aussi longtemps, a avoué M. Lavoie avec un petit rire. On est devenu dans l’espace public québécois un mouvement social. On a réussi à embarquer les médecins de famille, les enseignants, les enfants et leurs parents.»

PHOTO FOURNIE PAR ÉRIC CARRIÈRE/ GRAND DÉFI PIERRE LAVOIE
De plus, on atteindra aussi le milliard de Cubes énergie, cette fameuse unité de mesure d’activité physique créée par le GDPL. C’est en 2009 que ce programme a fait son apparition dans les écoles primaires.
«Les parents, au début, les appelaient les “maudits cubes”, a blagué le triathlonien. Le programme n’a jamais fléchi parce qu’il est inclusif, clé en main, il fonctionne et il ne coûte rien aux écoles. [...] Que tu sois un bon coureur ou non, ça ne change rien. Après 15 minutes, tu as produit un cube.»
– Pierre Lavoie lancera le 20 septembre prochain son tout premier livre, aux Éditions de l’Homme. Cet ouvrage de référence, qui sera nommé Faut que ça bouge, regroupera des avis d’experts sur l’activité physique dès l’enfance et tout au long de la vie.