Face aux problèmes de qualité de l’air dans la métropole, la mairesse Valérie Plante reconnaît qu’une réflexion pourrait se tenir dans les prochaines années concernant la diminution du trafic automobile en période de smog, et notamment la présence du Grand Prix de Formule 1.
Montréal est touchée depuis plusieurs jours par un avertissement de qualité de l’air en raison de la fumée des feux de forêt qui touchent plusieurs régions du Québec.
Si plusieurs villes dans le monde – notamment Paris – décident de réduire le trafic automobile lors de problèmes de pollution, la mairesse Plante croit que cette réflexion devrait avoir lieu au niveau de la province, et pas juste de Montréal.
«Je trouve que c’est une mesure qui est intéressante, mais qui ne peut absolument pas se limiter au territoire d’une ville, parce qu’il faut nécessairement réfléchir plus largement», a-t-elle indiqué en point de presse mercredi matin.
L’augmentation de l’utilisation de la voiture solo a d’ailleurs contribué à la hausse des jours de mauvaise qualité de l’air en 2022, selon le bilan du Réseau de surveillance de la qualité de l’air (RSQA) déposé mercredi.
Montréal ne pourrait pas non plus suivre l’exemple de Laval qui avait proposé mardi de rendre à un dollar le déplacement en autobus pour promouvoir le transport collectif.
«Je félicite cette initiative-là, mais à Montréal, j’ai non seulement des coûts beaucoup plus importants, puis une complexité autour de ça», a expliqué Mme Plante.
Le smog a aussi lieu quelques jours avant la tenue du Grand Prix de Formule 1, qui est souvent critiquée pour sa pollution environnementale.
Reconnaissant qu’une réflexion doit être faite au sujet de la tenue de cette course automobile dans ces conditions, la mairesse croit qu’une décision ne sera pas pour autant prise cette année.
«Si [la décision] vient, elle viendrait définitivement d’un autre ordre de gouvernement, étant donné les implications financières», a aussi fait valoir l’élue.
Le Grand Prix de Formule 1 va se dérouler du 16 au 18 juin prochain au circuit Gilles-Villeneuve.
Les feux d’artifice aussi en cause
D’après le bilan du RSQA, le retour de l’international des Feux Loto-Québec à La Ronde l’été dernier a été responsable de cinq jours de mauvaise qualité de l’air.
«Un seul jour de mauvaise qualité de l’air dû au panache de fumée des feux d’artifice avait été observé́ en 2019 comparativement à cinq jours en 2018 et aucun jour en 2017», est-il possible de lire dans le rapport.
Au total, ce sont 33 jours de mauvaise qualité de l’air qui avaient été enregistrés l’année dernière, dont quatre de smog durant la période hivernale.
«Depuis 2020, la tendance des jours de smog est à la baisse tandis que celle des jours de mauvaise qualité́ de l’air est à la hausse», a-t-il été constaté.