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Chapelle ardente en hommage à Michel Côté: «Il m’a appris comment mourir», confie son fils Maxime Le Flaguais

Maxime Le Flaguais a fait honneur aux valeurs familiales qu’on lui a léguées lors de sa première sortie publique depuis la mort de son père, le comédien Michel Côté. «Servons-nous de l’humour pour passer à travers les moments difficiles, pour composer avec le deuil et la peine», a-t-il dit en parsemant son discours de blagues et de beaux souvenirs.

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Le fils de Michel Côté, Maxime Le Flaguais, a pris le temps de rencontrer les journalistes en ce jeudi matin pluvieux, une heure avant l’ouverture de la chapelle ardente en hommage à son célèbre père au Monument-National de Montréal. C’est la première fois qu’il parlait publiquement depuis la disparition de son père, décédé des suites d’un cancer de la moelle osseuse, le 29 mai dernier, à l’âge de 72 ans. 

Le comédien agissait à titre de porte-parole de la famille. Cette dernière, on l’a appris ce matin, a tenu des funérailles familiales intimes avec une centaine de proches hier, mercredi.  

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«Ma mère va bien. C’est incroyable, la force de cette femme. C’est une femme indépendante, alors je ne suis pas inquiet pour elle», a répondu un Maxime Le Flaguais fort généreux lorsqu’on lui a demandé des nouvelles de sa mère, la comédienne Véronique Le Flaguais. 

Il n’a pas manqué d’évoquer la tendresse et l’amour qu’a eu son père pour sa mère tout au long de sa vie; un bel hommage pour le couple d’artistes qui était ensemble depuis plus de 50 ans. 

Joël Lemay / Agence QMI

 

Preuve d’amour

«Merci d’être ici, je prends cela comme une preuve d’amour de votre part, a-t-il exprimé aux gens de la presse. Mon père a été important pour moi et le peuple québécois, donc plus il y a de journalistes, plus on voit que la personne était importante.»

S’il a fait plusieurs blagues et relaté plusieurs souvenirs comiques, l’acteur a avoué ne jamais avoir autant pleuré que lorsqu’il a reçu «le tsunami» d’hommages et de messages de soutien de la part des gens du public et du milieu artistique d’ici et d’ailleurs à la mort de son père. 

«On savait qu’on avait un père pas comme les autres, mais ce tsunami-là, cela nous a touché. Mon père est mort et nous a laissés dans une tempête médiatique et une tempête d’amour. Pas sur un radeau pourri. C’est juste du beau, cela a été incroyable, j’ai tellement reçu de témoignages de gens qui n’avaient que de bons mots pour lui.»

C’est l’homme derrière l’acteur que les gens tiennent à honorer depuis son départ. Et c’est l’homme fort qui s’est battu jusqu’au bout que son fils a tenu à célébrer ce matin au Monument-National.

Joël Lemay / Agence QMI

Les derniers moments

«Ce fut difficile de jongler avec l’espoir et le désespoir. Mais il y a une super équipe qui l’a soutenu. Lorsqu’il était aux soins palliatifs, tout le monde qui l’a traité est venu lui rendre hommage. Ils disaient: c’est l’homme derrière l’acteur connu qu’on vient voir.»

La voix légèrement cassée, Maxime Le Flaguais est revenu sur les derniers mois de son père qui a combattu un cancer de la moelle osseuse. Celui-ci s’était fait donner entre 30 et 35% de chance de survie. Il a vécu une greffe de moelle osseuse, des traitements de chimiothérapie, a vécu des symptômes de rejet, pour enfin se faire dire qu’il ne lui restait qu’un ou deux mois à vivre. 

«C’est toute une maladie! Mon père ne se plaignait jamais de ses douleurs. Une force hallucinante! Il était fait en acier. À la fin, il ne pleurait plus, il était fort, fort, fort. Il a rencontré sa mère et ses frères, ses petits-enfants. Mon père a passé une heure avec ses petits-enfants à leur expliquer les valeurs de la famille. C’était un moment majestueux.»

Le grand-papa a aussi passé une vingtaine de minutes avec Françoise, la fille de Maxime et sa conjointe, la comédienne Caroline Dhavernas, pour lui dire adieu en lui caressant les cheveux avant de s’endormir pour de bon. 

«On ne prépare pas, on fait juste écouter et être là, a répondu le comédien lorsqu’on lui a demandé comment il s’était préparé au départ de son père. On ne peut pas se préparer à la mort de quelqu’un. Un père ou une mère, on en a deux et les deux cela fait mal. J’espère garder ma mère avec moi bien longtemps. Quand on est avec la personne malade, on tente d’être plus idéaliste que réaliste.»

Parmi la horde de valeurs transmises par l’acteur d’Omerta et de La petite vie à sa famille, Maxime Le Flaguais a mentionné l’humour, la curiosité, l’intérêt envers les autres. 

«Il m’a appris à voir l’extraordinaire dans l’ordinaire. Il m’a aussi appris comment mourir. Mourir avec dignité; fort et heureux. À la fin, il nous a dit qu’il était content de sa vie.»

Le plus héritage de Michel Côté -qui se verra décerner le titre de chevalier de l’Ordre national du Québec à titre posthume, le 21 juin prochain- au peuple québécois? 

«Il les a fait rire et il les a fait pleurer. Mais être comédien, c’est beaucoup plus que cela. Broue et tous ses projets, ce sont des miroirs de la société. C’est important comme métier et mon père l’a si bien fait. C’était un grand acteur, il était drôle et émouvant. Il pouvait tout faire.»

Les personnes qui désirent livrer un dernier adieu à Michel Côté peuvent le faire aujourd’hui, jeudi 8 juin, à la chapelle ardente tenue par la famille. Celle-ci se déroule de 13 h à 17 h et de 18 h à 21 h au Monument-National, à Montréal.

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