Deux évacués de Chibougamau et Mistissini ont raconté leur périple pour quitter leur municipalité en raison des feux de forêt dans le Nord-du-Québec, en entrevue au Québec Matin sur LCN.
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Dans les deux cas, la situation a été stressante et éprouvante. Voici leurs témoignages.
Chibougamau
Si les citoyens ont été informés que tout était sous contrôle mardi matin, la situation a changé drastiquement en soirée.
«On s’est fait dire qu’il fallait s’en aller le plus rapidement possible. Ça nous a pris 1 heure et quart, 1 heure et demie tout préparer. On a réveillé les enfants, on est partis avec nos valises et un petit peu de bouffe... direction Alma», raconte Maxime Lavoie, évacué de Chibougamau.
Si normalement la route entre Chibougamau et Alma leur prend 3 heures et demie, il leur aura fallu 9 heures en situation d’urgence pour rejoindre la municipalité.
«Sortir de la ville nous a pris une heure», précise le père de trois enfants.
Ils se disent inquiets pour leur ville, mais heureusement arrivent à décompresser chez leurs proches à Alma.
Aucune pluie n’est prévue pour les prochains jours, mais déjà ils pensent être en mesure de rentrer chez eux samedi.
- Écoutez les dernières mises à jours sur les feux avec la SOPFEU au micro de Philippe-Vincent Foisy via QUB radio :
Mistissini
Issac Gervais qui travaille à Mistissini a choisi de partir de façon volontaire pour retourner chez lui, à Montréal mercredi matin. Les évacuations ne sont pas obligatoires, et plusieurs gens de la communauté autochtone et travailleurs ont choisi d’y rester.
«Je n’étais pas à l’aise de rester. On était à seulement 17 km des feux, les derniers jours lorsque je me promenais à l’extérieur, j’étais obligé de me couvrir la bouche avec mon hoodie pour me protéger, explique-t-il. J’avais mal aux yeux, mal au nez quand je marchais.»
Comme d’autres personnes à cet endroit, il a donc décidé de partir en urgence, un événement qu’il n’est pas près d’oublier.
«Quand je suis partie, je pense que le village de Cris au complet était à la station d’essence devant ma maison. Il y avait au-dessus de 50 véhicules qui mettaient de l’essence pour partir, il y avait la police, c’était vraiment une situation chaotique», raconte-il
S’il devait se rendre à Chibougamau pour prendre un avion vers Montréal, il a finalement dû conduire 9 heures pour rejoindre la métropole.
«Chibougamau était évacué alors tous les vols étaient annulés [..] ç’a été toute une aventure».
Il dit comprendre les gens de la communauté qui refusent de quitter en raison de l’attachement à leur territoire, mais se sent soulagé d’avoir quitté et d’avoir retrouvé sa chambre et son lit.
**Voyez les entrevue intégrale dans la vidéos ci-dessus.***