Donald Trump écrit une autre page de l’histoire judiciaire américaine en devenant le premier ancien président à être accusé au fédéral, cette fois-ci en lien avec des documents secrets qu’il aurait conservés à son somptueux domaine après son mandat.
• À lire aussi: Trump visé dans l’enquête sur les archives de la Maison-Blanche
« C’est plus que remarquable, c’est singulier, c’est unique dans l’histoire américaine », commente Rafael Jacob, chercheur associé à la Chaire Raoul-Dandurand de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
L’ex-président républicain a annoncé qu’il était inculpé par la justice fédérale sur son réseau social Truth Social jeudi soir.
« La corrompue administration Biden a informé mes avocats que j’ai été inculpé, vraisemblablement dans la fausse affaire des boîtes », a écrit le milliardaire républicain.
Il précise avoir été convoqué mardi devant un tribunal fédéral à Miami.
Sa mise en accusation a été confirmée par des médias américains, dont CNN et le New York Times.
Une première
L’ex-président fait face à sept chefs d’accusation pour avoir conservé des boîtes entières de documents, y compris certains classés « top secret », après son départ de Washington en 2021. Il aurait refusé de les restituer, en violation à des lois fédérales.
C’est la première fois dans l’histoire des États-Unis qu’un ancien président fait face à une inculpation fédérale.
Rafael Jacob rappelle toutefois qu’il s’agit de la deuxième fois que l’ancien locataire de la Maison-Blanche est inculpé au criminel.
En mars, un grand jury d’un tribunal de New York l’avait formellement accusé dans une affaire d’achat du silence d’une actrice porno en 2016.
« Ce qui est remarquable, c’est qu’on attend encore des décisions qui, sur le fond, sont de loin plus graves à commencer par celles de la Georgie et de l’insurrection au Capitole », explique l’expert en entrevue téléphonique.
- Écoutez l'édito de Guillaume Lavoie diffusé chaque jour en direct 13 h 43 via QUB radio :
Donald Trump continue toutefois à se présenter en victime d’une « persécution politique ».
« Je n’avais jamais imaginé qu’il serait possible qu’une telle chose arrive à un ancien président des États-Unis », a-t-il fustigé jeudi dénonçant « un jour sombre » pour le pays.
Il reste toutefois largement en avance dans les sondages dans la course à l’investiture républicaine.
Ironiquement, cette nouvelle inculpation pourrait l’avantager par rapport à ses adversaires, un peu comme cela avait été le cas après les accusations à New York en mars, selon M. Jacob.
« Ça vient galvaniser une énorme partie de l’électorat américain. Ça vient rallier, de façon très tribale, un électorat républicain derrière le leader du clan, le leader de la tribu », explique-t-il.
– Avec l’AFP