Salle de bal, salle de bain, débarras : Donald Trump a conservé des boîtes d’archives à plusieurs endroits de sa somptueuse résidence, mettant ainsi en danger la sécurité nationale des États-Unis.
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C’est ce qui ressort de l’acte d’accusation de 44 pages contre l’ex-président rendu public aujourd'hui.
Des photos montrent des dizaines de boîtes à plusieurs endroits de sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride : dans la salle de bal, sa chambre, un espace bureau, dans un débarras et même dans une salle de bain et une douche.

Photo d'archives, REUTERS
La justice américaine a trouvé des dizaines de caisses de documents confidentiels un peu partout dans la résidence floridienne de Mar-a-Lago de Donald Trump dans une salle de bains, la salle de bal et un immense local de rangement.
L’ex-président républicain, qui rêve de retourner à Maison-Blanche en 2024, pourrait y avoir entreposé certains documents « top secret ».

Photo d'archives, REUTERS
Certains révéleraient des informations délicates sur la capacité militaire des États-Unis, son programme nucléaire et les vulnérabilités de ses alliés en cas d’attaque, mentionne le document.

Photo d'archives, AFP
L’ancien locataire de la Maison-Blanche est visé par 37 chefs d’accusation. Il est notamment accusé de « rétention illégale d’informations portant sur la sécurité nationale », d’« entrave à la justice » et de « faux témoignage
Une loi pour tous
Aux États-Unis, « les lois sont les mêmes pour tous », a déclaré le procureur spécial chargé de l’enquête, Jack Smith, à la télévision, lorsque le document a été rendu public.
Celles qui « protègent les informations liées à la défense nationale sont essentielles » et « les violer met notre pays en danger », a-t-il asséné, en demandant un « procès rapide » pour le milliardaire républicain.
Aux États-Unis, une loi oblige les présidents à transmettre tous leurs courriels, lettres et autres documents de travail aux Archives nationales, mais il est interdit de conserver des secrets d’État dans des lieux non autorisés.
Or, en janvier 2021, Donald Trump a quitté la Maison-Blanche en emportant avec lui des dizaines de boîtes remplies de lettres, coupures de journaux et autres documents dans sa demeure de Mar-a-Lago, en Floride.
Un club social
« Club social », la demeure était un lieu « non autorisé » pour l’entreposage de documents classifiés, mentionne l’acte d’accusation.
Entre janvier 2021 et août 2022, le milliardaire y aurait reçu des dizaines de milliers de membres et d’invités.
À deux occasions, en 2021, Trump aurait même montré des documents à d’autres, dont un « plan d’attaque » préparé à son endroit par un haut gradé militaire, en mentionnant que le document était « hautement confidentiel » et « secret ».
Outre Donald Trump, l’acte d’accusation concerne son ancien assistant personnel, Walt Nauta, accusé d’avoir déplacé des cartons, à la demande de son patron, pour les dissimuler du FBI.
Une Première
C’est la première fois dans l’histoire des États-Unis qu’un ancien président fait face à une inculpation fédérale.
Il s’agit toutefois de la deuxième fois que l’ancien locataire de la Maison-Blanche est inculpé au criminel.
En mars, un grand jury d’un tribunal de New York l’avait formellement accusé dans une affaire d’achat du silence de l’actrice porno Stormy Daniels en 2016.
Donald Trump continue de se présenter en victime d’une « persécution politique ».
« Ce n’est plus l’Amérique ! » a-t-il commenté aujourd'hui sur son réseau Truth Social, en assurant n’avoir « jamais rien eu à cacher ».
– Avec l’AFP