Un jeune qui a poignardé à mort sa mère lors d’une psychose toxique causée par du crystal meth a été reconnu coupable d’homicide involontaire au terme d’un procès devant jury.
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Francis Normand était accusé du meurtre de Francine Roux, 49 ans, dans leur résidence de la rue Gilford, à Montréal, le 17 janvier 2021.
Six jours auparavant, le jeune de 25 ans avait consommé une quantité importante de crystal meth chez lui. Sa mère était absente du domicile pour quelques jours.
«Il a commencé à être aux prises avec des hallucinations suite à cette consommation. Les hallucinations auront duré toute la semaine», indique-t-on dans un jugement sur la défense de vraisemblance publié plus tôt cette semaine.
Le jeune, aux prises avec un problème de consommation de drogue et d’alcool depuis l’adolescence, croyait notamment «qu’il y avait des dinosaures et des volcans actifs à l’extérieur de chez lui», peut-on lire.

Photo tirée de Facebook
Francine Roux, victime
Retour chez elle
Lors du retour de Mme Roux chez elle le 16 janvier 2021, les hallucinations de son fils n’avaient toujours pas cessé.
En soirée, après être allé cogner à la porte de l’ancien appartement de sa grand-mère décédée pour lui parler, Normand a pris conscience de ce qui lui arrivait. Il a donc tenté de revenir à la réalité en s’étendant sur son lit.
La nuit suivante, vers 1h30, des voisins ont été réveillés par la voix fâchée de Mme Roux.
Le frère de la victime, qui habite au-dessus, est descendu afin de la sommer de baisser le ton.
«En arrivant par la porte arrière, il a vu sa sœur ensanglantée par terre dans une aire commune. M. Normand était debout à ses pieds avec les mains ensanglantées. Un couteau était par terre, près de M. Normand», indique-t-on dans le jugement du juge James L. Burton.
Selon l’autopsie, Normand a asséné au moins 30 coups de couteau à sa mère.
Le frère de la victime a ensuite demandé à son neveu: «Qu’est-ce que tu as fait, là?» mais n’a reçu aucune réponse.
Normand n’a ensuite eu aucune réaction, selon les premiers policiers qui se sont rendus sur les lieux.
«Il ne répond pas aux questions. Il se laisse menotter alors qu’il n’exhibe aucun tonus musculaire, à un point tel qu’on doit le transporter comme une planche vers l’autopatrouille», mentionne le juge Burton.

Photo d'archives, Agence QMI
Croyance délirante
Lors de son témoignage au procès devant jury qui a débuté en avril dernier, Francis Normand a affirmé ne pas avoir «de souvenirs que ses hallucinations l’ont poussé à poser un geste violent [ou] d’avoir poignardé sa mère».
Selon les avocats de Normand, cette «intoxication extrême était avoisinante de l’automatisme».
Le juge James L. Burton a toutefois rejeté cet argument et a interdit à la défense de s’en servir lors de ses plaidoiries.
«Il n’y a aucune preuve que le fait de poignarder sa mère faisait partie d’une croyance délirante quelconque chez [Francis] Normand», avait-il tranché.