Un couple montréalais évincé désespère de trouver un logement décent depuis qu’il est forcé de vivre dans son auto avec ses deux chiens.
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«Au prix que les loyers sont rendus... on ne trouve rien. Moi, je ne gagne pas des millions, ma petite femme elle a ses petites retraites. Je ne peux pas payer 1350 $, 1550 $ de loyer», laisse tomber Michel Langis avec découragement.
Depuis une semaine, M. Langis et sa conjointe, Carole Lareau vivent dans leur véhicule, avec leurs deux chiens de 5 ans et 6 ans, Bébé et Titi d’amour.
Leurs repas, ce sont principalement des toasts au beurre d’arachide ces derniers jours. Pour se laver, ils ont loué une petite chambre de motel à Montréal pour deux nuits qui leur coûte 300$.
«Faut bien qu’on se lave de temps en temps, alors je paie de ma poche. Mais je ne suis pas riche! On ne peut pas rester ici», dit celui qui travaille dans «une presse de linge», en gardant malgré tout le sourire.
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« Ça nous permet de nous reposer un peu. Mais nos chiens, eux, ils ont perdu leurs repères. On le voit qu’ils ne sont pas bien », s’inquiète le couple qui doit rendre sa chambre samedi matin à 11h.
La voiture ou le motel, ce sont les seules solutions que M. Langis et sa femme ont pour ne pas être dans la rue depuis qu’ils ont été forcés de quitter le logement qu’ils louaient.
«Jamais je n’aurais pu penser que je devrais me chercher un toit comme ça à 63 ans», soupire Mme Lareau.
Location illégale
C’est qu’en avril dernier, M. Langis reçoit la visite d’un inspecteur de la Ville de Montréal. Ce dernier leur apprend que le logement, qu’ils louent 1150 $ par mois depuis le 1er janvier en demi-sous-sol, n’est pas sécuritaire et surtout, qu’il ne devrait pas être loué.
«Il nous a dit que le propriétaire n’avait pas le droit de nous le louer, qu’il n’était pas conforme, que ce n’était pas vivable. Il nous a dit qu’on devait partir pour le 1er juin», explique l’homme de 59 ans, qui raconte que le plafond était seulement à 6 pieds de haut.
«Ça faisait la job, même si ce n’était pas grand», poursuit-il.
Désespoir
Depuis la visite de l’inspecteur, Michel Langis et sa femme cherchent désespérément un logement.
« Tous les jours on écrit à des gens, on appelle. Mais souvent, on n’a même pas de rappel », affirme Mme Lareau.
«Maintenant, les propriétaires demandent une cote de crédit de 750! Je me remets tranquillement d’une faillite, ma cote est de 500, je fais ce que je peux! Je me lève tous les jours à 3 h du matin pour aller travailler», affirme M. Langis.
Et quand on a deux chiens, cela met encore plus de bâtons dans les roues pour trouver un appartement, s’inquiète-t-il.
«Je ne peux pas les abandonner! On les a eus tout petits, ce sont nos bébés», confie-t-il avec la gorge serrée.
– Avec la collaboration de Marianne Langlois, Le Journal de Montréal