La Ville de Montréal a annoncé vendredi avoir enregistré un important excédent de 343,8 millions $ pour l’année 2022, quelques mois après avoir imposé la plus forte hausse de taxes en 12 ans.
Les revenus de la Ville ont connu une hausse de 281,9 millions $ par rapport aux prévisions budgétaires, ce qui explique en partie cet excédent.
Montréal a pu compter sur les droits de mutation plus élevés que prévu et 170 millions $ de plus de la part de Québec et Ottawa en transferts pour les différents programmes de subvention.
En novembre dernier, la Ville avait annoncé qu’elle allait augmenter de 4,1% la taxe foncière des Montréalais pour pouvoir obtenir 177 millions $ supplémentaires.
Cela représentait la hausse de taxes la plus salée depuis 2011, lorsqu’elle avait atteint 4,3%.
Malgré l’important excédant finalement constaté pour 2022, cette taxe était tout de même nécessaire, juge Dominique Ollivier, présidente du comité exécutif de la Ville et responsable des finances.
Selon elle, le surplus ne représente qu’une «infime portion» du budget total de la Ville qui dépassait les 6 milliards $. «On n’en a pas de trop, croyez-moi», a-t-elle souligné.
«Une fois qu’on aura renfloué notre réserve pour la neige, qu’on aura répondu à nos obligations de mettre de l’argent de côté pour rembourser la dette et qu’on aura prévu encore une fois un peu d’argent supplémentaire pour l’inflation, le reste va rester en surplus libre pour répondre aux urgences», a expliqué l’élue.
Du temps supplémentaire qui coûte cher
En 2022, Montréal a dépensé un peu plus de 6 milliards $.
«Comment on a dépensé l’argent des Montréalais? Quatre priorités cette année : transition écologique, sécurité urbaine, mobilité et l’habitation», a résumé Mme Ollivier.
Les dépenses ont toutefois coûté 99,6 millions $ de plus que prévu.
La majorité de cette hausse s’explique par 94,8 millions $ pour des heures supplémentaires des policiers, mais aussi des pompiers montréalais lors de l’état d’urgence pendant la crise sanitaire.
«Ça nous paraît loin derrière nous, mais en 2022, on a été pendant 150 jours en état d’urgence, soit presque la moitié de l’année», a rappelé Mme Ollivier.
Une autre partie de ce temps supplémentaire est lié à la tenue de la Conférence de l’ONU sur la biodiversité (COP15) dans la métropole en décembre dernier. Près de 22,9 millions $ étaient dédiés à la sécurité.
Toutefois, les dépenses de la Ville pour la COP15 seront en grande partie remboursées par le gouvernement fédéral.
Sur un budget initial de 38,6 millions $, la Ville a finalement payé 30,4 millions $, dont 27,9 millions $ seront remboursés par Ottawa.
«Ça fait un coût net pour la Ville de 2,5 millions $ pour un rayonnement qui est quand même considérable», a mentionné Mme Ollivier.
Pour le porte-parole de l’opposition officielle en matière de finances, Alan DeSousa, «l’administration Plante falsifie sa réalité budgétaire en taxant toujours plus, plutôt que de gérer sainement son budget».