Les feux de forêt qui font rage au Québec depuis quelques jours ramènent à l’avant-plan l’adaptation aux changements climatiques, alors que l’Union des municipalités du Québec (UMQ) réitère son souhait d’obtenir 2 G$ par année sur cinq ans du gouvernement Legault.
• À lire aussi: La décision sur le 3e lien sera revue tous les cinq ans
• À lire aussi: Changements climatiques: «l’effort des municipalités, il est là et on demande de l’aide»
• À lire aussi: Feux de forêt intenses: «exceptionnel» de n'avoir aucun décès, signale Legault
Une somme énorme, mais essentielle pour répondre aux défis qui attendent les administrations municipales, souligne le nouveau président de l’UMQ, Martin Damphousse, en entrevue à l'émission «Le Bilan».
«Le climat change, et le discours du premier ministre change aussi. On a de plus en plus de sommes pour nous permettre de s’adapter [...] on a eu du verglas, des inondations et maintenant les feux de forêt. Honnêtement, c’est une responsabilité collective», pense fermement celui qui est également à la tête de la Ville de Varennes.
Malgré les récentes annonces du ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Martin Damphousse réitère que les efforts doivent se faire en coordination avec tous les paliers gouvernementaux.
«Les changements climatiques et son adaptation représentent la plus importante future dépense du milieu municipal. Seules [les villes], on ne peut pas y arriver. Il y a le gouvernement du Québec, mais il ne faut surtout pas oublier le gouvernement canadien qui doit faire sa part», a-t-il avancé.

LE BILAN
Devant les demandes de l’UMQ, le premier ministre François Legault a lancé une flèche aux municipalités, leur faisant savoir qu’elles «payent leurs employés 35 % de plus» que les employés du gouvernement provincial.
En conférence de presse, il a ajouté que les administrations locales devraient assurer une meilleure gestion de leurs dépenses.

TVA NOUVELLES
Surpris, le président de l’UMQ a souhaité corriger les affirmations faites par le chef du gouvernement.
«Si M. Legault a des problèmes avec ses syndicats et qu’il n’est pas capable de s’entendre, faut faire attention. Mais l’autre chose non négligeable, le milieu municipal, on a l’interdiction de faire des déficits, ce qui n’est pas tout à fait le cas des deux paliers de gouvernements supérieurs», lance le maire de Varennes.
Quoi faire?
Les pertes économiques liées aux événements climatiques s’accumulent, mais où trouve-t-on cet argent? Le principal intéressé offre des pistes de solution.
«Il existe aujourd’hui le fameux Fonds vert du gouvernement. Il y a des sommes importantes qui sont disponibles, mais ça c’est un choix gouvernemental pour savoir où les utiliser», dit-il, ajoutant que les redevances sur l’eau du Fonds bleu seront bientôt à portée de main du gouvernement Legault.
«Cette redevance-là, c’est de nouvelles sommes importantes, donc ça peut faire partie des choix gouvernementaux pour s’adapter. Ça fonctionne très bien, mais la réalité, c’est que c’est une question de priorisation. Le gouvernement a des choix importants à faire. L’adaptation, tout le monde la reconnait, on n'a juste pas le choix.»
Avec tous les programmes gouvernementaux disponibles pour obtenir des subventions, les municipalités peuvent vite se mêler dans toute cette lourdeur administrative, croit le maire Damphousse.
Selon lui, une stratégie commune, tous paliers confondus, pourrait avoir son lot de résultats.
«Ces fonds-là doivent être accessibles rapidement pour permettre d’enrayer le problème», a-t-il suggéré.
*Voyez l’intégralité de l’entrevue dans la vidéo ci-dessus*