/news/world

Rivières contaminées par le mercure: des Amérindiens du Venezuela dénoncent les mines d'or illégales

Des responsables amérindiens du Venezuela ont appelé vendredi à « agir » pour protéger l'Amazonie vénézuélienne des mines d'or illégales, qui prolifèrent dans le sud du pays, dénonçant une « destruction environnementale » avec la contamination des rivières par le mercure utilisé par les orpailleurs.

« Avant, nous vivions avec l'or près de nous et nous n'y prêtions pas attention. Notre gagne-pain était la pêche et l'agriculture. Mais aujourd'hui les gens veulent suivre ce chemin de la destruction environnementale », a déclaré à l'AFP Narcisa Pereira, un indigène Piaroa, qui fait partie d'une délégation qui s'est rendue vendredi au bureau du Défenseur du peuple à Caracas.

« Beaucoup se sont laissés laver le cerveau par ceux qui sont allés travailler dans les mines », ajoute-t-il.

Les responsables amérindiens dénoncent une augmentation des maladies dans la région, comme le cancer du colon, accusant la contamination des rivières par le mercure, utilisé dans l'orpaillage.

Les sites d'exploitations minières illégales prolifèrent dans le sud du Venezuela, dans les États de Bolivar et d'Amazonas, riches en or et autres minerais.

Les populations indigènes « ne peuvent pas circuler librement sur leurs territoires, elles sont menacées, elles sont obligées, surtout les jeunes, de rejoindre des groupes armés illégaux ou de participer à des activités illicites pour les narcotrafiquants », dénonce Raul Cubas, coordinateur de l'ONG Observatorio para la defensa de la vida (Odevida).

« Au sein d'une même famille, il y a des gens qui travaillent dans l'exploitation minière ou avec les narcotrafiquants. Les coutumes ancestrales se perdent. Il y a vingt ans, les jeunes indigènes suivaient les directives de leurs parents en défendant leur territoire, leur eau, leurs coutumes. Aujourd'hui cela a disparu », explique-t-il.

Le 28 mai, un groupe d'amérindiens a attaqué sans faire de blessés un poste militaire dans la jungle amazonienne avec des arcs et des flèches.

Au moins 14 « étrangers » avaient été arrêtés selon l'armée, qui assure que l'attaque était des « représailles » à la saisie de « matériel de contrebande » destiné à des « camps miniers illégaux et des structures criminelles dans le parc national de Yapacana », avait tweeté le général Domingo Hernandez Larez, numéro 2 de l'armée vénézuélienne.

Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.