L’inflation fait des ravages à l’épicerie, si bien que les produits de remplacement suivent la vague et coûtent parfois aussi cher que les produits de base. Le meilleur exemple est celui du beurre et de la margarine, qui valent maintenant le même prix ou presque.
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«J’appelle ça la “marée-flation”. Quand le prix d’un produit monte, le prix des substituts monte en même temps», lance Sylvain Charlebois.
Le directeur du Laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire de l’Université Dalhousie rappelle que la margarine a toujours été «beaucoup moins chère» que le beurre depuis son apparition en 1960.

photo Yves Daoust
Le prix de la margarine a augmenté de 53% en 2 ans, selon Statistique Canada.
Le prix de ce produit composé d’huile végétale a bondi de 53% en 2 ans, selon les données de Statistique Canada.
Pour la même période, la hausse a été de 27% pour le prix du beurre.
Un contenant de 850 grammes de margarine Becel à prix régulier se détaille aujourd’hui 9,79$, soit 1,15$/100 g.
Le beurre de marque Selection ou Sans nom se détaille 6,49$ pour un morceau de 454 grammes, soit 1,43$/100 g.
L’expert en alimentation ne comprend pas pourquoi la margarine est toujours aussi chère.
«C’est un peu bizarre. Le coût de l’huile végétale a beaucoup fondu depuis quelques mois. La margarine devrait être moins chère», avance M. Charlebois.
Plus sain, vraiment?
Outre l’argument du prix, qui a toujours été en faveur de la margarine, on raconte aussi qu’elle est plus saine que le beurre.
Ce n’est pas tout à fait vrai. «Très peu d’études arrivent à comparer la différence sur la santé entre les deux produits. C’est très difficile d’identifier à long terme si les infarctus, par exemple, augmentent en raison du beurre ou de la margarine», explique la nutritionniste Michèle Rousseau.
En bref, isoler le beurre et la margarine dans la consommation de nourriture d’un individu afin d’en analyser les impacts sur la santé est impossible.
On sait par contre que la margarine est un aliment transformé. «Et plus un aliment est transformé, plus c’est facile de tricher sur sa qualité», lance la membre de l’Ordre des diététistes-nutritionnistes du Québec.
Mme Rousseau recommande en premier lieu de l’huile d’olive comme corps gras. «C’est le meilleur pour la santé», dit-elle.
Son deuxième choix est le beurre, car il est moins transformé et que les gens en mangent en petite quantité, comme sur leur pain le matin.
En dernière place, on retrouve la margarine.