Les Québécois qui vivent d’une paie à l’autre peuvent maintenant se tourner vers des entreprises qui vont leur donner une partie de leur chèque avant le fameux jour de paye.
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Alors que plus de 43% des Québécois croulent sous les dettes de leur carte de crédit, d'après l’Institut national de la paie, La vie en rose vient d'ouvrir la porte à ce qui pourrait faire saliver de nombreux travailleurs.
«Nos employés peuvent demander 30% de leur paye deux fois par période de paye», résume en entrevue au Journal Lyne Raymond, vice-présidente des ressources humaines de La vie en rose.
«Il n’y a pas moyen pour nous de perdre de l’argent, car c’est toujours sur une paye qui a déjà été gagnée», poursuit-elle.
Pour ce faire, La vie en rose utilise la technologie Dayforce Wallet du géant américain Ceridian, qui a son siège social à Minneapolis, au Minnesota. Grâce à un partenariat avec Mastercard, la société américaine avance l'argent au travailleur sans aucuns frais.
«Il faut télécharger l’application et le montant pris sera déduit de la paye», poursuit Karine Turgeon, directrice aux ressources humaines de La vie en rose.
«On a été approché par Dayforce pour être l’un des premiers à l’offrir au pays», précise-t-elle.
Aux États-Unis, la multinationale française Danone offre cette option à ses employés par l’application Dayforce Wallet du système de paye Ceridian, mais l'initiative n'a pas encore été lancée ici, indique la société au Journal.
«Comme tous les paiements versés aux employés sont traités comme une paie normale, les retenues à la source, remises et saisies-arrêts appropriées sont prises en compte – il n’y a donc aucune incidence sur vos administrateurs de la paie ni sur vos flux de trésorerie», mentionne Ceridian sur son site.

Saisie d'écran du site web de Dayforce Wallet
«Couteau à double tranchant»
À La vie en rose, non seulement le service est offert, mais encore près de 16% des employés s'en prévalent.
Début août, quelque 700 employés sur les 4500 utilisaient ce service, qui est offert depuis décembre 2021.
Au Journal, Lyne Raymond, vice-présidente des ressources humaines, admet au passage qu’elle avait quelques inquiétudes au départ avant de l’adopter.
«C’est pour cela que nous avons mis 30% du salaire. On veut s’assurer que les gens n’ambitionnent pas trop», illustre-t-elle.
«C’est un couteau à double tranchant», conclut-elle.
– Avec la collaboration de Sylvain Larocque