La santé mentale est encore très taboue dans les milieux de travail, plusieurs vivent de la stigmatisation. C’est ce que la Conference Board of Canada a constaté avec une étude sur l’assiduité au travail et la santé mentale globale des employés, publiée le 9 août.
Selon Annie Boilard, la présidente du Réseau Annie RH, c’est plus d’un canadien sur cinq qui souffrent d’enjeux de santé mentale et un employé sur trois au Québec ont déjà reçu un diagnostic d’enjeux de santé de mentale, a-t-elle confirmé en entrevue à TVA Nouvelles.
«La santé mentale, c’est l’autre pandémie... C’est très présent, et encore à se dire comment se fait-il?», ajoute-t-elle.
Un employé qui persiste à aller au travail, malgré des enjeux de santé mentale, a des impacts négatifs sur l’entreprise.
«Cela va avoir une incidence négative sur la productivité de l’entreprise trois fois plus grande, que si l’employé était resté à la maison», précise Mme Boilard.
La présidente du Réseau Annie RH insiste qu’à long terme, il est préférable de rester à la maison et prendre soin de soi que de se forcer à aller au travail. «Sinon ça va dégrader la santé de l’employé, ce qui peut créer de l’absentéisme et ultimement des séances d’invalidité», ajoute Annie.
Au Canada, une entreprise sur trois n’offre aucun bénéfice pour les personnes qui souffrent de santé mentale. Les employés se sentent obliger à se rendre au travail, en raison de la politique de présence au travail.
«L’employeur ne réalise pas que ça a une incidence et que ça va générer des coûts ultimement», commente-t-elle.
Selon Mme Boilard, les employeurs devraient prendre conscience de la stigmatisation autour de la santé mentale.
«Il faut en parler, outiller les gens pour reconnaître les symptômes, outiller les gestionnaires pour veiller à la santé mentale des équipes, il faut revoir les politiques de présence au travail, il faut faire confiance aux employés et donner de la flexibilité», conclut la présidente du Réseau Annie RH.
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