Le restaurant Houston de Lebourgneuf ferme ses portes, mettant ainsi à pied 32 employés.
La copropriétaire Vanessa Jacques a confirmé au Journal que l’établissement était fermé définitivement depuis lundi soir.
«J’ai appelé les employés un par un pour leur annoncer, ce n’est pas facile», a dit l'entrepreneure de 34 ans.
Pour expliquer la fermeture, Mme Jacques pointe entre autres la hausse «dramatique» du prix des produits et aliments, ainsi que la forte baisse d’achalandage au cours des derniers mois. «J’y ai cru jusqu’à la dernière seconde qu’il y avait quelque chose à faire, mais un moment donné, quand il n’y a pas assez de clients, je ne peux pas faire de miracles», a-t-elle dit, déçue de devoir prendre cette «décision difficile».
Motards et bagarres
Mme Jacques avait fait l’acquisition du restaurant le 1er avril 2022.
Quatre mois auparavant, la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ) convoquait l’entreprise de Lebourgneuf devant le Tribunal, notamment pour la présence de motards criminalisés dans l’établissement, plusieurs cas de violence et de désordre, en plus de manquements aux règles de santé publique, en pleine pandémie de COVID-19.
«Entre le 17 mars 2021 et le 24 septembre 2021, il y a eu dix-neuf déplacements policiers à l’établissement, qui ont permis de constater la présence de membres BMHL [bande de motards hors la loi] et “Hells Angels”», peut-on lire.
L’avis de convocation de la Régie fait état de plusieurs méfaits survenus dans le restaurant de Lebourgneuf, dont des arrestations pour possession de GHB, bagarre avec les policiers et entre les clients, coup de poing au visage d’un client et «gestes obscènes» commis envers les membres des forces de l’ordre.
Puis, dans une décision rendue le 20 décembre dernier, la RACJ autorise la délivrance d’un nouveau permis pour Mme Jacques, qui a su démontrer au Tribunal «qu’elle exploitera le permis conformément à la législation et à la réglementation applicables et qu’elle respectera les obligations qui lui incombent en tant que titulaire de permis d’alcool», peut-on lire.
Cette importante tache au dossier a toutefois coûté cher à la jeune restauratrice, qui, même si elle a «remanié complètement l’équipe», affirme avoir été victime d’une importante baisse d’achalandage dans les mois qui ont suivi.
«Ça n’a pas été facile dès le jour un. [...] C’est certain que ç’a eu un impact [sur l’achalandage]», déplore-t-elle.
L'ancien propriétaire, Thierry Rickman, n'a écopé d'aucune amende dans cette affaire. Ses permis d'exploitation de bar et de restaurant lui ont toutefois été révoqués.