Le prix des aliments a augmenté de 20% au Québec dans les deux dernières années, mais est-il toujours possible de bien se nourrir sans surpasser son budget?
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«L’alimentation est souvent une dépense qui est compressible» exprime Myriam Beaudry, nutritionniste et candidate au doctorat en nutrition, ce matin en entrevue sur les ondes de LCN.
Selon les données recensées dans un article du Devoir, les prix des produits céréaliers et de boulangerie ont augmenté de 26%, tandis qu’ils sont 18% plus chers pour les fruits frais et les produits laitiers, 16% pour la viande, 15% pour les légumes frais et 11% pour le poisson et les fruits de mer.
En comparant le prix du logement qui est fixe à celui de la facture d’épicerie, Mme Beaudry comprend que l’inflation alimentaire peut avoir un impact sur la façon dont les Québécois se nourrissent.
«C’est là que les gens vont tenter de réduire, commencer à se priver eux-mêmes, de ne pas faire des choix comme il le souhaiterait», explique-t-elle.
Voici donc cinq astuces pour se nourrir sainement sans trop dépenser.
Acheter des fruits et légumes surgelés ou en canne
Myriam Beaudry explique qu’il est possible de se procurer ses fruits et ses légumes dans leur version surgelée.
«Un gros sac de légumes surgelés qui est en rabais est tout aussi intéressant d’un point de vue nutritif», affirme-t-elle.
La nutritionniste rappelle que l’important c’est d’avoir accès à ces produits et d’avoir une variété.
Il est également possible de couper les fruits ou les légumes en morceaux et de les faire congeler pour éviter qu’ils se gaspillent lorsqu’ils commencent à se faire vieux.
Éviter le gaspillage
Une famille peut gaspiller jusqu’à 1300$ d’épicerie par année, selon les observations de Marie-Pier Déry, une nutritionniste de Trois-Rivières.
Elle informait en mai dernier que 45% de ce gaspillage est composé de fruits et de légumes.
Les trucs: consommer les produits plus vieux en premier, bien connaitre les techniques de conservation des aliments et congeler les produits qui ne pourront être consommés avant la date de péremption.
Pour conserver certains légumes, Mme Déry donnait en exemple de mettre un morceau d’essuie-tout dans le contenant des épinards pour qu’ils restent frais plus longtemps.
Pour éviter la prolifération de bactéries et, de facto, le gaspillage de vos viandes, Santé Canada conseille également de les réfrigérer ou de les congeler immédiatement lorsque vous arrivez à la maison.
Il est rappelé sur le site que la température du réfrigérateur doit être réglée à 4 °C ou moins, tandis que celle du congélateur doit être sous les -18 °C.
Acheter les marques maison
Les marques maison, souvent moins chères, comme Sans Nom, le Choix du Président et Kirkland, ne sont pas toujours celles qui sont le plus à la vue dans les épiceries.
«Les compagnies vont mettre beaucoup d'argent, beaucoup d'efforts pour attirer notre attention, c'est souvent les mêmes grosses compagnies qui ont le plus de marketing, mais ça ne veut pas dire que c'est le meilleur choix au niveau soit de l'économie d'argent ou de la valeur nutritive», indique Mme Déry
Ces produits vont très souvent contenir des valeurs nutritives similaires à celles des grandes marques ne seront pas placées à la hauteur des yeux par les épiciers.
Il est donc possible d’économiser en laissant de côté l’aspect commercial et tape à l’œil d’un produit en achetant une alternative similaire bon marché.
Bien lire les étiquettes
En accordant un peu plus de temps lorsqu’on fait l’épicerie, il est possible d’économiser sur les produits offerts.
Marie-Pier Déry explique qu’il n’est pas toujours moins cher d’acheter des produits en grandes quantités.
Parfois, certains items seront moins dispendieux en petit format, mais pour le voir, il faut lire les étiquettes.
Elle donnait l’exemple d’un sac de noix de 350 grammes à 2,14 dollars par 100 grammes, alors que le format de 680 grammes est à 2,49 dollars par 100 grammes.
À première vue, on croirait que le plus gros format nous coûtera moins cher, mais dans le cas présenter, il serait préférable d’acheter deux fois les noix dans le contenant de 350 grammes.
Faire ses propres aliments
Plusieurs options sont disponibles pour éviter d’avoir à acheter à l’épicerie ou de recourir à une sortie au restaurant.
Cultiver vos propres aliments peut aussi permettre de se procurer des légumes frais.
Les légumes verts et les légumes racines sont des aliments qui poussent facilement dans les conditions que les étés québécois offrent.
Avec l’augmentation de 26% des produits de boulangerie, il est également possible de faire son pain à la maison.
Après quelques essais, il pourra être aussi bon que celui que vous achetez en épicerie.