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Taux hypothécaires: une catastrophe dans deux ans pour les détenteurs d'hypothèques ?

Les détenteurs d’hypothèques retiennent leur souffle à la veille de la mise à jour du taux directeur de la Banque du Canada attendu mercredi. 

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Si certains experts estiment que l’institution va maintenir son taux à 5%, la situation reste précaire en immobilier.

Selon la courtière Mélanie Bergeron, les acheteurs, qui doivent composer avec des taux hypothécaires élevés, sont plus frileux et certains ont même remis le projet d’acheter à plus tard. 

«Il y a moins de visiteurs, les acheteurs ont peur tout court de se lancer dans un projet et les prix des propriétés se restent élevés», explique la courtière en entrevue à Mario Dumont. 

Selon ses observations sur le terrain, les maisons les moins chères, habituellement réservées aux premiers acheteurs, sont celles qui intéressent le plus.  

«Les gens qui avant la hausse des taux voulaient acheter à 800 000$ vont aujourd’hui viser 600 000$» explique Mme Bergeron. Ainsi le bassin d’acheteurs pour des maisons plus «abordables» est plus grand. 

Actuellement, les propriétés les moins populaires : celles qu’il faut rénover. 

«Les gens ne sont plus là-dedans. Il faut avoir les reins assez solides, mais ça se fait, faut être manuel. Si on paye des entrepreneurs... encore là, beaucoup de gens n’ont plus de budget pour le faire», constate-t-elle. 

Les demeures clef en main demeurent en demande, même si elles sont plus chères. 

Années difficiles à venir?

Selon elle, les problèmes vont réellement se faire sentir pour les propriétaires qui possèdent une hypothèque à taux fixe, au prochain renouvellement.  

«Une hypothèque fixe à 1,6%- 2% c’était vraiment un beau cadeau. [...] On va arriver où dans deux ans, quand il y aura beaucoup plus de gens en situation catastrophique, peut-être? Je ne veux pas être prophète de malheur, mais si on regarde rationnellement ce qui se passe, si vous êtes à 1,6% et ensuite vous renouvelez à 6% dans deux ans... Il y a une méchante différence! On parle de milliers de dollars...»

Au Canada, près 35% des prêts hypothécaires sont à taux variables, les autres sont à taux fixes. 

La situation est loin d’aider l’accès à l’habitation alors que même les promoteurs mettent des projets sur la glace en raison de la situation précaire. «Les acheteurs ne sont pas là», note Mme Bergeron. 

La courtière se fait néanmoins rassurante : le sentiment général est que le plus gros des hausses a déjà eu lieu. 

«Il y a beaucoup moins d’acheteurs. Vous allez pouvoir la vendre votre propriété, mais ça prend beaucoup plus de patience qu’avant.»

Elle croit par ailleurs que les propriétaires de maisons un peu plus haut de gamme pourraient dans l’avenir songer à réduire leur prix dans l’espoir de vendre. Des baisses de prix pourraient donc possiblement envisageables pour certaines catégories de propriétés. 

«C’est possible qu’on voie ça dans l’avenir», conclut-elle. 

Vous vivez des difficultés financières en raison des taux hypothécaires qui ont augmenté? Faites-nous part de votre situation en écrivant à notre journaliste hadi.hassin@tva.ca

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