Malgré une stabilisation du taux directeur de la Banque du Canada, donnant ainsi un peu de répit aux détenteurs d’hypothèque, l’inflation n'est pas sous contrôle et de nouvelles hausses du taux pourraient survenir.
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C’est ce qu’a fait savoir l’institution par voie de communiqué mercredi.
Avec la hausse récente des prix de l’essence, l’inflation «devrait être plus élevée à court terme, avant de redescendre», a fait savoir la Banque du Canada.
«Il n’y a presque pas eu de mouvement à la baisse de l’inflation sous-jacente récemment. Plus la forte inflation dure, plus elle risque de s’enraciner et plus il devient difficile de rétablir la stabilité des prix», peut-on lire dans le communiqué.
La Banque du Canada se dit toujours préoccupée par «la persistance des pressions inflationnistes sous-jacentes et est prêt à augmenter de nouveau le taux directeur si nécessaire.»
C’est également l’observation du stratège en chef et économiste senior, chez iA Groupe financier, Sébastien McMahon qui, de son côté, ne prévoit pas de hausse du taux directeur lors des deux prochaines mises à jour de 2023, soit en octobre et en décembre.
«Nous, on pense que les deux hausses de cet été probablement qu’elles étaient amplement suffisantes pour venir faire les derniers tours de roue», explique McMahon.
«C’est devenu notre scénario de base que les hausses sont terminées. Nous sommes des investisseurs et on regarde quand les taux vont commencer à baisser, et on pense que la Banque du Canada et les autres banques centrales vont garder les taux élevés encore un bon bout de temps, peut-être jusqu’à la fin de 2024 avec les données qu’on a maintenant», détaille-t-il.
N’empêche, la Banque du Canada reste à l’affut et demeure prête à monter les taux s’il le faut.
«C’est une façon d’envoyer un signal de dire ''pensez-pas que le party est repris, pensez pas qu’on va arrêter les hausses de taux là, et qu’on ne réagira pas''», simplifie, M. McMahon.
Le pétrole inquiète
Le prix du baril de pétrole qui a atteint 90$ mardi avec une hausse attendue des carburants pourrait venir jouer les trouble-fêtes pour la suite des choses.
Toutefois Sébastien McMahon se dit confiant.
«Même si une inflation peut rebondir d’ici la fin de l’année, la Banque du Canada devrait demeurer confortable à garder son taux en place», assure-t-il.
Le marché immobilier touché fortement par la hausse des taux ne risque pas de s’effondrer.
Si les prix des maisons ont légèrement baissé depuis le sommet en 2022, et les acheteurs se font plus rares. Par ailleurs, une majorité de détenteurs d’hypothèques ne sont pas encore touchés par la hausse des taux.
«Mais quand même, penser que tout ça monte, et ça ne baisse jamais, c’est illusoire de penser cela», conclut-il.