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Maisons de chambres: des rénovations qui peuvent valoir le double du prix d’achat

AUDREY SANIKOPOULOS / AGENCE QMI

Acheter de vieux hôtels et des auberges pour les transformer en maisons de chambres est un défi pour les organismes qui en assurent la gestion, en raison des coûts parfois élevés pour les remettre aux normes. 

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Marina Boulos-Winton, directrice générale de Chez Doris – un organisme qui vient en aide aux femmes en situation précaire – peut en témoigner.

En février dernier, elle a signé un acte de vente pour devenir propriétaire d’un vieil hôtel dans le Village, à Montréal, afin de le convertir en maison de chambres. L’achat a coûté 3 M$.

Beaucoup de rénovations sont toutefois à prévoir. «Ça va valoir beaucoup plus que l’achat de la valeur de l’immeuble, plus que le double, parce que ce n’est pas un immeuble où les normes ont été maintenues», a-t-elle admis.

Par exemple, l’installation d’un ascenseur et d’un escalier de secours est dans les plans, tout comme la mise en place d’un système de gicleurs en cas d’incendie.

«Ça, c’est extrêmement cher parce qu’il faut faire la connexion à toute la plomberie souterraine avec la Ville, qui est aussi à refaire», a avoué Mme Boulos-Winton.

C’est sans oublier la décontamination des sols – un problème qui touche plusieurs vieux immeubles du centre-ville – et la création d’espaces communs, un prérequis pour une maison de chambres.

Une gestion pas si simple à maîtriser

Diriger un refuge et s’occuper d’une maison de chambres n’impliquent pas les mêmes responsabilités, ce que la directrice apprend à gérer jour après jour.

«C’est la première fois qu’on gère des baux», a-t-elle souligné. «Il y a aussi toute la gestion du personnel et des quarts de travail [en pleine pénurie de main-d’œuvre].»

Bientôt à la tête de trois maisons de chambres dans l’est du centre-ville, Mme Boulos-Winton fait face à un défi supplémentaire, puisque le siège social de son organisme se trouve à l’ouest du centre-ville.

«Toutes les collaborations doivent se refaire: un différent CLSC, un différent CIUSSS et différents hôpitaux», a-t-elle énuméré.

De l’aide qui est la bienvenue

Pour acheter l’hôtel près de la Place Dupuis, l’organisme a pu compter sur une enveloppe de 7 M$ qu’Ottawa avait remise à la Ville de Montréal.

Si le financement gouvernemental représente de 25 à 30% du budget de fonctionnement de Chez Doris, les dons restent primordiaux, puisqu’ils assurent le reste du roulement des services.

La Ville de Montréal fait aussi sa part pour maintenir des immeubles en maisons de chambres, en exerçant son droit de préemption. Selon l’administration Plante, 101 maisons de chambres ont été conservées dans neuf arrondissements depuis 2022.

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