Les bâtiments en décrépitude situés sur l’île Corossol, sur la Côte-Nord, disparaîtront au cours des prochaines semaines, et seul le phare sera épargné par les travaux de démolition, entrepris en 2020.
D’ici quelques semaines, il ne restera plus de traces de la maison du gardien et de l’abri du criard de brume de l’île Corossol. Le propriétaire des lieux, le ministère des Relations Couronne-Autochtones du Canada, juge qu’ils sont vétustes et risquent de s’effondrer.
Ils seront démolis comme l’ont été, au coût de plus d’1 million $ en 2020 et 2021, quatre autres bâtiments de l’île jugés dangereux.
«Ç’a n’a comme aucun sens. Tout cet argent-là qui est dépensé. Et aucun argent pour conserver. Ça me dépasse complètement.» Louis Galienne, arrière-petit-fils et fils de gardien de phare de l’île Corossol, déplore le peu de valeur et d’attention porté à ces vestiges.
«J’ai vécu là de l’âge de 17 jours jusqu’à l’âge de 5 ans.» Il se désole de voir disparaître, d’année en année, les dernières traces d’un passé pas si lointain.
«Les bâtisses sont coupées en morceaux et sont mises dans des sacs qui sont transportés par hélicoptère. De là la facture salée», a-t-il raconté.
«Personnellement, j’ai l’impression que notre histoire familiale s’effrite dans des sacs en dessous d’un hélicoptère et personne ne réagit pour conserver quelque chose de ça.»
Le ministère des Relations Couronne-Autochtones ne prévoit pas pour le moment démolir le phare, mais ce dernier ne fait l’objet d’aucun programme d’entretien, si bien que lorsqu’il menacera de s’effondrer, il risque de subir le même sort que les autres bâtiments de l’île, disparus en 2020 et 2021.
«Nous, on a une histoire derrière ça», a souligné Louis Galienne. Pas juste moi et ma famille, mais la région aussi. Le phare est là depuis des lunes. Qu’est ce qui se passe avec ça? Qu’est-ce que Patrimoine Canada fait avec ça?», s’est-il interrogé.
À l’issu d’un examen, aucun bâtiment de l’île n’a obtenu de désignation patrimoniale. Toutefois, afin de conserver au moins quelques traces de la présence des gardiens de phare, le gouvernement fédéral a fait effectuer un relevé photographique en trois dimensions des bâtiments avant leur démolition.