La mairesse de Chapais ne s’explique pas ce qui a pu pousser un homme de 37 ans à allumer huit incendies au cours de l’été, dont plusieurs en juin dernier, alors que les feux de forêt faisaient rage dans le Nord-du-Québec.
Bien qu’elle se réjouisse des 11 chefs d’accusation graves qui pèsent contre Brian Paré, Isabelle Lessard nage entre «un sentiment de désarroi et l’incompréhension» depuis l’arrestation de ce dernier, jeudi.
«C’est aberrant de voir que pendant que nos équipes ne mangeaient pas, ne dormaient pas, qu’elles étaient sur le terrain 24h sur 24 pour essayer de stopper [la progression du feu], il y avait un individu qui nous nuisait directement. Je comprends pas ce qui a pu passer par la tête de cet homme-là.»

Photo courtoisie
Elle a confié au Journal qu’elle n’avait pas trouvé les mots justes pour s’exprimer sur la situation avant lundi, comme elle est toujours émotionnellement impliquée dans tout ce qui a trait aux feux de forêt de cet été.
Nuisance publique
Les accusations s’accumulent pour l’homme de Chibougamau, qui a été arrêté en lien avec des incendies criminels, jeudi dernier.
Lors de sa comparution de lundi, dans le cadre de l’enquête sur remise en liberté, au palais de justice de Roberval, trois nouvelles inculpations se sont ajoutées pour des brasiers qui auraient été allumés le ou vers le 1er juin, près de Chapais et sur le territoire de Chibougamau.
D’autres accusations de la même nature se sont ajoutées pour le 5 et le 8 juillet et le 1er et le 5 septembre.
Le suspect est aussi maintenant accusé de nuisance publique pour la somme des actes qu’il aurait perpétrés entre le 31 mai et le 5 septembre derniers. Brian Paré aurait «mis en danger la vie, la sécurité ou la santé du public» par ses agissements, d’après la Couronne.
Isabelle Lessard n’est toutefois pas en mesure de confirmer si l’incendie allumé par l’accusé le 31 mai dernier est bel et bien celui qui a forcé l’évacuation d’une partie de sa municipalité, près du lac Cavan.
Rappelons que Paré, qui relayait des théories du complot sur l’origine des feux de forêt, faisait déjà face à des chefs d’incendies criminels pour des événements survenus le 31 mai à Chapais et le 18 juillet près de Chibougamau.
Au cours de l’audience de lundi, la procureure de la Couronne Marie-Philippe Charron a toutefois affirmé que M. Paré serait plutôt impliqué dans l’incendie du lac Merrill, situé à mi-chemin entre Chapais et Chibougamau, communément appelé « le feu de l’aéroport », au moment des faits.