Les ventes de meubles aux États-Unis et au Québec semblent s’essouffler au cours des mois, au point où deux importants détaillants ont fermé leurs portes.
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Aux États-Unis, la marque de luxe RH a annoncé une baisse de son chiffre d’affaires de 19% au 2e trimestre, rapporte CNN, lundi.
Un fabricant de meubles de Virginie, Hooker Furnishing, qui vend ses produits en ligne sur Wayfair et Macy’s a annoncé pour sa part une baisse de son chiffre d’affaires de 36%.
Ces deux entreprises ne sont pas seules. La liste de détaillants de meubles qui ferment ou qui connaissent des ralentissements après le boum de la pandémie est longue.
Le groupe Williams-Sonoma, qui possède les marques West Elm et Pottery Barn a aussi constaté des baisses importantes des ventes. 20% de moins pour West Elm et 10% pour Pottery Barn.
Wayfair, un vendeur de meubles en ligne très populaire, autant au Canada qu’aux États-Unis, a vu son chiffre d'affaires diminuer de 3,4 % au deuxième trimestre.
La-Z-Boy, connu pour le confort de ses fauteuils, a signalé une baisse de 20 % de ses ventes en août.
Au Québec
Au Québec, la tendance est la même, confirment les résultats financiers du 2e trimestre d’entreprises d’ici.
Lors de l’annonce de ses résultats financiers, le groupe BMTC, (Tanguay, anciens Brault & Martineau et Économax) a aussi annoncée un ralentissement de ses ventes, une baisse de 23% par rapport à l’an dernier.
«Pour la période de six mois terminés le 31 juillet 2023, le produit des activités ordinaires de la société a diminué de 90 421 000 $, passant à 304 177 000 $, par rapport aux 394 598 000 $ inscrits pour la période correspondant de 2022, soit une diminution de 23 %», peut-on lire dans le communiqué émis le 7 septembre.
«Il est difficile de prédire le comportement futur des consommateurs, par contre les résultats des derniers trimestres, démontrent un ralentissement important. Nous pouvons donc nous attendre à une baisse significative, si la tendance se maintient. Ceci s'explique en partie par le haut taux d'inflation au niveau de l'alimentation, le coût du pétrole et la hausse des taux d'intérêt qui font en sorte de réduire considérablement le portefeuille des consommateurs», explique le groupe Tanguay.
Le détaillant Leon enregistre aussi une baisse de ses ventes pancanadienne, par rapport à 2022, notamment en raison du contexte inflationniste.
«Pour le trimestre clos le 30 juin 2023, les revenus se sont élevés à 593,8 M$, contre 647,0 M$ au deuxième trimestre 2022. Les revenus ont diminué de 53,2 millions de dollars, ou 8,2 %, par rapport au trimestre de l'exercice précédent.»
Qu’est-ce qui explique cette tendance?
Selon un analyste du commerce de détail chez KeyBanc Capital Markets, Brad Thomas, tout s’explique par un déplacement des dépenses des consommateurs.
«Lorsque la pandémie est survenue, nous sommes tous restés à la maison. Les consommateurs ont arrêté de dépenser pour les voyages et les loisirs et ont dépensé pour d’autres choses», a-t-il expliqué.
Les domaines de meubles et de l’habitation en général en ont bénéficié.
«La catégorie des meubles a connu un bénéfice important entre la fin de 2020 et 2021. En 2022 et au début de 2023, il y a eu un ralentissement.»
Par ailleurs, les ventes des détaillants de rénovation domiciliaire comme Home Depot et Target ont également chuté au cours des derniers trimestres.
Le marché immobilier a joué un rôle dans le récent ralentissement de la rénovation domiciliaire.
Les prix de l'immobilier aux États-Unis et au Canada ont augmenté pendant cinq mois depuis juin et les taux hypothécaires restent élevés.
Ce manque d’accessibilité provoque un ralentissement dans le marché immobilier, et par conséquent sur l’industrie du meuble.
- Avec CNN