L'Association des industries de l'automobile du Canada (AIA Canada) représente et soutient le secteur canadien de l'entretien et de la réparation automobile, qui représente 37,8 G$. Nous partageons avec nos membres les pratiques exemplaires de l’industrie de l'entretien et de la réparation automobile, afin de les aider à maintenir sur la route les quelque 26,6 millions de véhicules du parc automobile canadien, dont 5,2 millions au Québec.
Notre rôle est crucial, et nous avons une opportunité exceptionnelle devant nous: le projet de loi 29.
Au Québec, l'industrie du marché secondaire automobile est un pilier générant annuellement 7 milliards de dollars de revenus, comptant 5895 entreprises de réparation et d'entretien automobile, et employant plus de 100 000 personnes. Le Québec est également le siège social de nombreuses enseignes de renom dans ce domaine. Cependant, nous faisons face à un défi majeur: l'obsolescence programmée et l'accès aux données des véhicules connectés.
Durabilité
Le projet de loi 29, déposé par le ministre de la Justice Simon Jolin-Barrette au printemps 2023, vise à protéger les consommateurs contre l'obsolescence programmée et à promouvoir la durabilité, la réparabilité et l'entretien des biens, y compris dans le secteur automobile.
L'un des points cruciaux de ce projet de loi est de mettre fin au monopole des fabricants automobiles et de leurs concessionnaires certifiés sur les données de conduite des véhicules connectés.
En adoptant le projet de loi 29, les parlementaires québécois peuvent garantir une concurrence saine sur le marché de l'entretien et de la réparation automobile, ce qui favorisera des prix compétitifs pour les consommateurs.
De plus, cela permettra au Québec de contribuer à la réussite de l'électrification des transports, un objectif clé pour l'avenir, tout en bénéficiant aux consommateurs qui pourront continuer de choisir le garagiste de leur choix. Enfin, cela préservera une offre de service essentielle dans les régions du Québec où les fabricants et leurs concessionnaires sont absents.
Le droit à la réparation automobile
Dans un sondage Abacus Data, 94% des Québécois se sont montrés d'accord ou tout à fait d'accord pour dire que les consommateurs devraient pouvoir faire réparer leur véhicule dans n'importe quel atelier de réparation ou d'entretien. 84% sont d'accord ou tout à fait d'accord pour dire que les constructeurs automobiles devraient être obligés par la loi de partager leurs données, et 3 personnes sur 4 seraient moins enclines à acheter un nouveau véhicule s'il ne pouvait être réparé que chez un concessionnaire de l'entreprise.
L'adoption du projet de loi 29 est une opportunité exceptionnelle pour le Québec de devenir un précurseur en matière de droit à la réparation automobile au Canada. Cette loi adaptera aussi le cadre législatif aux besoins de la transition vers les véhicules hybrides et électriques. Il est temps de passer à l'action et de faire en sorte que le Québec reste à la pointe de l'industrie automobile en favorisant la réparabilité, la durabilité et la santé financière des Québécois.

Photo fournie par AIA Canada
Jean-François Champagne, président-directeur général, Association des industries de l'automobile du Canada (AIA Canada)