Pendant plus de six mois, Flair Airlines a refusé de payer les 6000$ qu’un Québécois a dû débourser de sa poche pour héberger sa famille à Orlando après l’annulation d’un vol, en mars.
• À lire aussi: Plaintes aux compagnies aériennes: voici celle qui donne le plus d’ouvrage à l’Office des transports du Canada
• À lire aussi: «Super déçue»: une mère monoparentale interdite dans un avion avec ses jumeaux
«J’ai dû sortir de l’argent d’un CELI [compte libre d’impôt] pour payer les factures», raconte au Journal David Morin, un citoyen de Lavaltrie.
«Flair, on ne peut pas les appeler, il faut leur écrire en ligne, poursuit-il. C’est vraiment la maison des fous d’Astérix. Chaque fois, il faut recommencer, on tombe sur un nouvel agent. Ils nous disent toujours “eh bien, envoyez-nous vos factures”. J’ai dû leur envoyer ma réclamation une trentaine de fois.»
- Écoutez le segment économique d'Yves Daoust via QUB radio :
Le vol qui devait ramener à Montréal M. Morin et les six membres de la famille qui l’accompagnaient a été subitement annulé, le 5 mars. La raison donnée par Flair? «Manque de personnel.»

Photo d'archives, Chantal Poirier
Les joueurs de tennis québécois Leylah Fernandez et Félix Auger-Aliassime ont tous deux été «ambassadeurs» pour Flair Airlines.
À l’hôtel à ses frais
La famille de sept personnes s’est alors retrouvée à l’hôtel, mais à ses frais. La moitié du groupe a finalement pu quitter Orlando trois jours plus tard et l’autre moitié, quatre jours plus tard.
«À un moment donné, ils voulaient mettre ma fille, qui est mineure, toute seule dans un avion», relate David Morin.
Même en faisant attention, la famille a cumulé pour plus de 6000$ de dépenses en quelques jours: 4725$ pour l’hébergement, 1220$ pour les repas et 98$ pour les déplacements.
À cela, M. Morin a ajouté l’indemnisation de 500$ par personne prévue par les règles fédérales (3500$ au total pour les sept voyageurs). Total de la réclamation présentée à Flair Airlines: 9500$.
Jusqu’ici, il n’avait reçu que 1500$, une somme que le transporteur aérien jugeait suffisante pour clore le dossier.
«Je pensais faire un bon choix en voyageant avec eux, mais ç’a été une catastrophe», déplore David Morin.

Photo Martin Chevalier Le Journal de Montréal
David Morin
Jointe par Le Journal, Flair a finalement promis, mardi, de «rembourser M. Morin pour ses dépenses immédiatement».
«Nous allons aussi le contacter pour lui formuler des excuses personnelles», a déclaré un porte-parole anonyme de l’entreprise dans un courriel rédigé en anglais.
«Pour le moment, ce sont encore des paroles, a réagi David Morin. On va souhaiter que les bottines suivent les babines.»
Plus de 39 000 cas avant le sien
M. Morin n’est pas impressionné non plus par l’Office des transports du Canada (OTC). «Mon cas est le 39 053e sur leur liste d’attente», dit-il, découragé.

«Flair continue à exploiter une ligne aérienne au Canada, et il n’y a aucun problème, note-t-il. Le gouvernement n’a pas l’air de trop se soucier du fait qu’ils ne respectent pas leurs engagements.»
Le spécialiste informatique avait déjà déposé une requête à la division des petites créances de la Cour du Québec. La cause devait être entendue en octobre.
Flair Airlines, qui a son siège social en Alberta, a fait les manchettes au cours des derniers mois en raison de nombreux retards et annulations de vols.
En mars, quatre des avions du transporteur à très bas prix ont été saisis à la demande d’un créancier dans le cadre d’une affaire qui demeure nébuleuse.
À l’OTC, Flair a cumulé plus de 15 plaintes par 100 vols pendant la période allant d’avril 2022 à mars 2023, soit le taux le plus élevé parmi toutes les compagnies aériennes actives au pays.
L’entreprise propose actuellement des vols vers six destinations à partir de Montréal.