Un boisé de l’est de Montréal a été rasé, mardi, pour laisser place à une tour de condos. À l’heure de l’urgence climatique, c’est une vision dramatique pour des citoyens de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve qui réclament plus d’espaces verts.
Le boisé au coin des rues Marseille et de l’Assomption, à Montréal, aussi surnommé boisé de l’Assomption en raison de sa proximité avec le métro du même nom, a été complètement rasé pour faire place à un projet immobilier, au grand désarroi des citoyens qui souhaitaient le préserver.
Le terrain accueillera désormais le complexe immobilier Les Loges, un bâtiment d’une dizaine d’étages comptant 308 unités, à deux pas du métro.

Félix Pedneault
La destruction d’un des rares espaces verts de l’est de l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve a été entérinée au début du mois de mars par la Ville de Montréal, malgré les protestations d’un groupe citoyen qui se nomme Mobilisation 6600 – Parc nature MHM.
Ce groupe défend les espaces verts de l’est de Montréal, un quartier où on en retrouve moins qu’ailleurs. Alors que l’indice de canopée moyen à Montréal (une mesure de la superficie que recouvre la cime des arbres sur un territoire) se situe à 24% à Montréal, bon nombre de secteurs d’Hochelaga-Maisonneuve affichent plutôt un indice de 15 à 20%. L’absence d’arbre dans un quartier est directement liée à la présence d’îlots de chaleur.
Anaïs Houde, co-porte-parole de ce regroupement visant à protéger les boisés de l’est, s’est dite endeuillée par la disparition du lieu. «Je n’ose pas encore passer devant, pour moi le choc s’est fait depuis des mois, mais là il faut que je fasse mon deuil», raconte-t-elle.
Elle souligne que le boisé accueillait une diversité écologique particulière. «Il y avait des espèces de fleurs de sous-bois, d’arbustes, qui ne sont pas rares au Québec, mais qui sont très rares dans notre partie de la ville».

Félix Pedneault

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Elles sont désormais perdues pour de bon, se désole-t-elle.
Le stationnement d’un salon de quille jouxtant le boisé, lui, deviendra un parc, une situation bien ironique selon Anaïs Houde, qui juge qu’on aurait pu donner cette fonction au boisé.
«À Montréal on a toujours eu un accès à la nature. Elle faisait partie de la ville. Mais maintenant elle disparait complètement, sous prétexte que ce développement économique est plus important. C’est pas vrai que c’est plus important», s’insurge-t-elle.
La phase 1 du projet devrait sortir de terre au cours de l'automne, prévoit le promoteur Vivenda sur son site.