Un homme qui a agressé sexuellement une étudiante dans une résidence de l’Université Concordia en lui mettant la main sur la bouche pour la faire taire a écopé d’une courte peine de 15 mois de prison.
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« Bien que la réinsertion sociale de l’accusé soit prise en considération, la sentence imposée doit dénoncer son comportement illégal et le préjudice causé à l’intégrité et la dignité de la victime, comme le geste commis était hautement intrusif », a tranché mardi dernier la juge Flavia K. Longo en rendant la peine d’Andrew Marson, au palais de justice de Montréal.
En octobre dernier, l’homme de 33 ans a été reconnu coupable d’agression sexuelle sur une jeune femme de 19 ans alors qu’il avait 26 ans. L’événement s’est produit il y a 7 ans.
Le 11 septembre 2016, l’étudiant au baccalauréat en sciences politiques s’est présenté à la chambre de résidence d’une jeune étudiante, dont l’identité est protégée par un ordre de la cour, avec qui il discutait depuis peu au moyen de Facebook et de textos. Il s’agissait de leur première rencontre face à face.
Figée
Après avoir bavardé un moment, les deux étudiants se sont embrassés.
Puis celui qui a grandi à Montréal, Toronto et Calgary a déposé la victime sur son lit, où ils ont continué à s’embrasser de manière consensuelle.
Mais à un certain point, le jeune homme a retiré les vêtements de sa victime. Cette dernière a figé pendant qu’il la pénétrait de force. La scène a duré cinq minutes.
Marson avait alors sa main sur la bouche de sa victime, afin de la faire taire. Celle-ci a cependant réussi à le repousser et lui dire de quitter sa chambre.
Lors des observations sur la peine, la jeune femme a détaillé les lourdes séquelles que cette agression avait eues sur elle : dépression, isolement, automutilation, culpabilité, idées suicidaires, perte d’amitiés, échecs scolaires et trouble alimentaire, entre autres.
Elle a également perdu confiance en elle, a développé de l’anxiété et de l’hypervigilance. Aussi, elle est sous médication pour l’aider à dormir, et a abusé d’alcool et de cannabis.
Aucun effort
Le tribunal a retenu ces importantes conséquences comme facteurs aggravants, ainsi que l’agression non protégée, le lieu du crime – où la victime était en droit de se sentir en sécurité –, et le fait que l’agresseur l’a fait taire avec sa main.
« La culpabilité morale de l’accusé est grande, car il s’est fait dire par la victime, dès le début, qu’elle n’accepterait rien de plus que des baisers. Malgré cela, il n’a fait aucun effort afin d’obtenir son consentement, a dit la juge Longo. Ses actions ne sont pas conformes à une erreur de jeunesse. »
Malgré cela, la magistrate a déterminé que les faits commandaient une sentence de moins de deux ans.
La poursuite réclamait pour sa part 24 mois d’emprisonnement, alors que la défense avait suggéré 18 mois de sentence dans la collectivité.
« Le gain, dans ce dossier, c'est que la juge a écarté la suggestion de la défense, bien qu'il ait été maintenant possible pour elle d'accorder une sentence dans la collectivité », fait valoir Me Genevière Rondeau-Marchand, procureure de la Couronne, satisfaite de la décision.
« La victime a fait preuve de beaucoup de courage tout au long du processus », poursuit-elle.
Par ailleurs, le risque de récidive de Marson, qui a obtenu son diplôme en 2018, a été évalué en dessous de la moyenne. Celui-ci est travailleur autonome en développement de logiciels et arbitre de lutte.
Il n’avait aucun antécédent avant les faits.