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Même l’ancien roi du taudis de Montréal Robert Sebag ne veut plus des condos pourris au Faubourg Boisbriand

Des enfants du propriétaire immobilier controversé veulent écarter un syndicat de copropriété de la gestion des condos en piètre état

L'ancien roi du taudis de Montréal, Robert Sebag, qu'on voit en médaillon, est propriétaire de condos au Faubourg Boisbriand, notamment dans l'immeuble à gauche sur la photo.

Journal de Montréal

L'ancien roi du taudis de Montréal, Robert Sebag, qu'on voit en médaillon, est propriétaire de condos au Faubourg Boisbriand, notamment dans l'immeuble à gauche sur la photo.

L’ancien «roi du taudis» de Montréal, Robert Sebag, veut écarter un syndicat de copropriété de la gestion au Faubourg Boisbriand et envisage la démolition pure et simple des condos pourris qui ne valent déjà plus grand-chose, selon lui.

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Deux de ses enfants qui agissent comme curateurs, ont entamé une procédure judiciaire en son nom, et le présentent comme « le plus important propriétaire en nombre au Faubourg Boisbriand », avec 18 condos. 

Notre Bureau d’enquête a rapporté dans les derniers jours le drame de 162 propriétaires, dont les condos à Boisbriand comportent des vices de construction majeurs. 

Dans un condo au Faubourg Boisbriand, les murs sont tellement endommagés que l'intérieur communique avec l'extérieur.

Photo Agence QMI, JOEL LEMAY

Dans un condo au Faubourg Boisbriand, les murs sont tellement endommagés que l'intérieur communique avec l'extérieur.

Robert Sebag est cet homme d’affaires qui a été surnommé le roi du taudis par des comités de logement de Montréal dans les années 2000 en raison de ses pratiques en matière d’immobilier locatif.

On lui reprochait notamment de ne pas investir un sou dans des appartements en piètre état. L’ancien maire de Montréal Michael Applebaum avait décrit M. Sebag en 2009 comme « l’un des pires propriétaires d’immeubles que nous connaissons à Montréal ». 

Liquidation

Deux enfants de Robert Sebag, qui agissent à titre de curateur pour lui (il a été déclaré inapte l’an passé), disent ne pas cacher leur préférence pour une liquidation pure et simple des condos mal en point, c’est-à-dire leur démolition, la revalorisation du terrain et sa revente.

Les « vices de construction ont non seulement des conséquences significatives, sinon désastreuses, sur la valeur de l’immeuble [...], mais ils mettent également en danger la santé et la sécurité [des copropriétaires] », allèguent les enfants Sebag dans le recours. 

Ils font état notamment de problèmes de moisissures et d’infiltration d’eau importants. 

« Le syndicat se retrouve à devoir gérer une copropriété dans une situation financière intenable, ainsi que les drames humains qui y sont associés. [...] Les administrateurs du syndicat ne sont [...] tout simplement plus en mesure de porter ce fardeau », ajoutent-ils. 

Cul-de-sac

Les Sebag disent que les propriétaires sont maintenant dans un cul-de-sac.

Selon un rapport d’évaluation cité par les Sebag, le scénario de la démolition et de la revente du terrain à un promoteur permettrait d’aller chercher 6,3 M$, soit 50 000 $ par unité (pour 126 condos).

À titre comparatif, la réfection elle coûterait environ 480 000 $ par unité, alors que la démolition et la reconstruction complète coûteraient 412 000 $ par unité, font-ils valoir.

Ils réclament l’intervention d’un « expert spécialisé dans ce type de situation », en l’occurrence la firme Raymond Chabot (en remplacement du syndicat), capable selon eux de gérer « une déconfiture de cette nature ». 

« Lors de la dernière réunion des copropriétaires, une intervention policière s’est avérée nécessaire en raison de l’échauffement et l’émotivité de certains des copropriétaires », soulignent-ils.

Le syndicat s’est opposé à la mi-août au recours des Sebag, alléguant notamment que cette démarche « va à l’encontre des intérêts de la collectivité des copropriétaires ». Le syndicat souligne en outre qu’ils sont en défaut de paiement de leurs charges communes.

Des propriétaires sont aussi intervenus à titre individuel devant la cour pour contester la démarche des Sebag. 

À la fin août, une juge a pris la demande en délibéré.  

  • Selon une vérification, Robert Sebag a acquis en 2009, 18 condos pour 3 M$ (dans le cadre de deux transactions) directement auprès de Construction Nomade, qui est représentée par l’entrepreneur Steve St-Pierre.
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