La mère de famille visée avec son conjoint et trois de leurs enfants par des coups de feu en direction de leur véhicule, le mois dernier à Montréal, se dit soulagée des récentes arrestations dans le dossier, mais craint toujours pour la sécurité des siens.
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« Je suis un peu soulagée. Mais je sais qu’ils sortiront de là avec une sentence bonbon », déplore la mère famille, qui a demandé qu’on préserve son anonymat, par crainte de représailles. Surtout que l'attaque serait motivée par une banale chicane d'ados, soutient-elle.
Mercredi, le Service de police de la Ville de Montréal a arrêté cinq jeunes âgés entre 15 et 20 ans. Deux armes de poing, un chargeur et des munitions ont notamment été saisis.
Ce coup de filet était relié aux multiples coups de feu qui ont été tirés dans l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, le 21 août dernier.
Plusieurs heures
Ce soir-là, des suspects auraient attendu pendant de nombreuses heures à bord d’un VUS blanc, que la petite famille sorte de sa résidence de la rue Desmarteau.
Vers 19 h 45, ils auraient fait feu sur le véhicule à bord duquel le couple et trois enfants de 2, 6 et 13 ans se trouvaient.
« Ils n’ont aucun cœur, ces gens-là, estime la femme de 34 ans. Ils n’ont pas pensé que des vraies balles, ça peut tuer et déchirer la vie de quelqu’un. »
Une courte poursuite s’est ensuivie, avant que d’autres coups de feu soient tirés en direction du véhicule familial, dans le but de le semer.
Heureusement, personne n’a été blessé.
Conflit d'ados
Mais depuis, c’est un véritable cauchemar que vit cette famille.
« Je ne vis plus. Je ne dors plus. J’ai de la misère à conduire. Je suis réfugiée chez des proches avec mes enfants, décrit par texto celle qui est encore trop ébranlée pour en discuter de vive voix. C’est horrible, la répercussion que ça a. »
La jeune mère a entre autres dû faire rater des jours de classe à ses enfants, en attendant de se reloger.
Selon elle, un conflit entre ses fils et des adolescents intimidants à l’école secondaire est à l’origine des gestes criminels.
Car ce n’était pas leur première expérience traumatisante.
« Il y a deux ans, un de mes fils a reçu deux coups de machette sur la tête. Ils sont arrivés en grosse gang sur mes deux fils. Ils auraient pu les tuer, drette-là », s’insurge la trentenaire.
Puis, le 17 avril 2021, un projectile d’arme à feu aurait été tiré en direction de l’appartement familial, traversant une chambre d’enfant.
« J’avais dû quitter le lendemain comme en ce moment. Je voulais déjà déménager, mais je n’avais pas les moyens », explique la mère au foyer.
Celle-ci s’attriste que certains aient soupçonné son conjoint de 40 ans d'être mêlé à l'affaire.
« C’est un père de famille dévoué, tranquille, à son affaire. Il n’appartient à aucun gang, il n’a aucun règlement de compte, assure-t-elle. Sa famille, c’est ce qu’il y a de plus important pour lui. »
Détenus
Par ailleurs, trois des suspects épinglés mercredi ont comparu sous plusieurs chefs d’accusation à la Chambre de la jeunesse du palais de justice de Montréal.
Ils demeureront détenus jusqu’à leur enquête caution. Les deux autres ont été libérés en attendant la fin de l’enquête.
La jeune mère affirme qu’elle assistera au moins à une audience, afin de « voir le visage » de ceux qui auraient pu causer la mort d’un ou des membres de sa famille.
« Je suis tout de même heureuse que personne n’ait été touché, ces deux fois. J’ai un ange qui protège ma famille », conclut-elle.
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