Des garderies privées souhaiteraient être en mesure de faire venir plus rapidement dans la province des éducatrices de l’étranger afin de répondre à la pénurie de main-d’œuvre qui les frappe de plein fouet.
Des délais en immigration font en sorte qu’il faut en moyenne un an pour que puisse arriver en sol québécois une éducatrice à l’enfance en provenance d’un autre pays.
Lorsqu’une éducatrice démissionne ou part à la retraite, le besoin est toutefois immédiat pour les garderies afin de trouver un remplacement.
Bien que certains pays bénéficient d’accords avec le Canada pour faciliter l’immigration, mais les garderies, souhaitant recruter des personnes qui parlent français, se tournent souvent vers des pays africains, qui n’en ont pas.
«On peut faire venir quelqu’un de Colombie relativement facilement, affirme le membre du Regroupement des garderies privées du Québec, Philippe Célestin. Mais je ne peux pas faire venir quelqu’un facilement par exemple de la Côte-D’Ivoire. Mais la Côte-D’Ivoire, c’est un pays francophone, donc ce serait intéressant et ils ont un diplôme qui est reconnu au Québec.»
Selon M. Célestin, la clé serait de se tourner vers des pays francophones, car le fait que ces personnes parlent français leur donne une raison supplémentaire de demeurer au Québec, où les délais sont plus longs pour obtenir la résidence permanente.
«Plus on va chercher des francophones dans des pays francophones, plus ils vont vraiment rester ici parce qu’on sait qu’au Québec, ça prend deux ans pour pouvoir obtenir la possibilité de faire une demande pour la résidence permanente, tandis qu’ailleurs au Canada ça peut prendre, je pense, entre 6 et 12 mois», explique-t-il.
La situation en serait à un point tel que M. Célestin est d'avis qu'il faudrait recruter de manière préventive.
«On a trois appartements et il y en a deux de libres actuellement, parce que nos candidates n'arrivent pas, dit-il. Là, en ce moment, ce qu'il faudrait dire aux services de garde, c'est d'embaucher à l'étranger, même si vous n'avez pas besoin maintenant.»
Des avocats spécialisés en immigration constatent aussi de longs délais.
«Les délais ont explosé pour certains pays africains, surtout en matière de visas visiteurs, mais pour les permis de travail, ça oscille très facilement entre 15 et 30 semaines, simplement pour obtenir le permis de travail», affirme l'avocat Ismaël Boudissa.
Québec mentionne de son côté avoir investi 7 M$ supplémentaires pour le recrutement à l'étranger, et que les missions ont donné de bons résultats.
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