L’entreprise Métro Média, qui incluait 16 journaux locaux et le journal Métro, sera mise sous faillite et cessera définitivement ses activités, « un coup dur dans le monde de l’information ».
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« La décision de procéder à la cession volontaire des actifs de Métro Média a été entérinée. C’est donc la fin d’une époque, un triste épilogue d’une aventure humaine et professionnelle incomparable », a écrit sur X le président-directeur général de l’entreprise, Andrew Mulé.
« Je pense à mes équipes, à nos lecteurs et je ressens une tristesse infinie, beaucoup d’amertume et des regrets. Je ressens aussi un terrible goût d’inachevé », a ajouté celui qui a refusé de s’entretenir avec Le Journal.
L’entreprise sera mise sous faillite la semaine prochaine, indique-t-on dans une note envoyée dimanche aux employés, et dont nous avons obtenu copie.
« Par conséquent, la mise à pied temporaire sera donc maintenant une mise à pied définitive », peut-on lire.
Dividende
En 2018, Métro Média a acquis le journal Métro, en plus de 11 publications locales à Montréal et 5 autres à Québec.
Puis, le 11 août dernier, l’entreprise a annoncé la suspension immédiate ses activités, provoquant une onde de choc dans l’univers médiatique.
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Andrew Mulé avait pointé du doigt le blocage des nouvelles par Meta, la chute des revenus publicitaires et la décision de Montréal d’avril 2022 d’interdire la distribution du Publisac, dans lequel plusieurs des journaux étaient insérés.
Photo d'archives, Stevens LeBlanc/Journal de Québec
Le PDG Andrew Mulé, lors de la commission parlementaire sur l’avenir des médias à l’Assemblée nationale, en août 2019.
Le Journal révélait cependant la semaine suivante que le propriétaire de Métro Média, Michael Raffoul, avait encaissé un dividende de 2,57 M$ quelques mois avant le début des difficultés financières.
Le ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe, avait plus tard affirmé que la situation de Métro était davantage due à des problèmes internes qu’à la crise des médias.
Imminent
Au-delà des révélations et des diverses déclarations, Zoé Magalhaès, présidente du Syndicat montréalais de l'information (SMI) – CSN, reconnaît que la faillite était « une possibilité » qui pouvait « arriver à tout moment ».
Selon nos informations, des discussions auraient eu lieu récemment pour que Métro renaisse de ses cendres, et ce, sous un nouveau plan d’affaires.
« À moins qu’un projet se réunisse pour que d’autres choses viennent prendre cette place qu’avait Métro, ce sera un énorme manque à gagner pour l’écosystème médiatique », fait valoir Zoé Magalhaès.
Il s’agit d’un « coup dur dans le monde de l’information », résume Jean-Hugues Roy, professeur à l’École des médias de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
« J’ai juste peur qu’il y en ait d’autres [fermetures], s’inquiète-t-il. La crise des médias est là. Le navire coule, mais ce n’est pas juste parce que le propriétaire a percé lui-même la coque de son bateau. »
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