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Industrie automobile perturbée: «On va en souffrir énormément»

La grève inédite qui perturbe les activités de trois constructeurs automobiles américains pourrait entraîner des conséquences pour les concessionnaires canadiens, avertit un chroniqueur du Guide de l’auto.

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Le puissant syndicat United Auto Workers (UAW) réclame des augmentations salariales atteignant les 40% sur quatre ans, une hausse «pharamineuse», selon Antoine Joubert.

Bien que les multinationales GM, Stellantis et Ford enregistrent des profits record, il faut également s’attarder aux difficultés de l’industrie pendant la pandémie de COVID-19.

«On demande des augmentations qui sont très élevées. Faut savoir que, oui, c’est vrai, les constructeurs automobiles ont fait des profits intéressants ces dernières années, mais l’industrie tout entière a changé son fusil d’épaule», a-t-il mentionné en entrevue sur les ondes de LCN.

AFP

Ce dernier précise son point de vue en soulignant que les fabricants automobiles ont quasiment tous cessé la production de véhicules bas de gamme.

«On a vu de petites voitures disparaitre, on a vu des modèles de base disparaitre. Le prix moyen d’un véhicule vendu au pays en 2023, c’est un peu plus de 64 000 $ [...] ça explique en grande partie pourquoi les profits ont explosé», ajoute M. Joubert.

Le chroniqueur du Guide de l’auto souligne également que les syndicats américains évoluant auprès de travailleurs d’usines automobiles américaines «sont très forts».

AFP

Ce facteur expliquerait les salaires déjà plus élevés pour les travailleurs américains comparativement à leurs collègues en Asie.

«Il y a beaucoup de retraités qu’il faut payer grassement aujourd’hui. Ça coûte très cher. Un constructeur automobile américain n’est plus capable de vendre un véhicule à 25 000 $, il n’y a aucun profit à faire. C’est principalement en raison du coût des employés et des retraités qu’on se retrouve dans cette situation-là», témoigne-t-il en entrevue avec Frédérique Guay.

Des conséquences au Canada?

Les usines concernées par la grève, situées dans les États de l’Ohio, Michigan et Missouri connaitront assurément des ralentissements.

Le site de Stellantis en Ohio, qui produit la quasi-totalité des véhicules de marque Jeep, sera «complètement à l’arrêt».

Ainsi, les concessionnaires automobiles doivent s’attendre à une baisse des livraisons.

«Les premiers qui seront coupés au niveau des inventaires, c’est les concessionnaires canadiens. Évidemment, vendre un véhicule au Canada est moins profitable que de le vendre aux États-Unis. On préfère alimenter les concessionnaires américains. On va en souffrir énormément», a-t-il averti.

TVA Nouvelles

Les consommateurs à la recherche de camionnettes pleine grandeur pourraient se buter devant des offres un peu moins alléchantes en ce qui concerne le taux préférentiel.

«On a pas mal de camionnettes pleine grandeur en inventaire [...] s’il y a cessation de fabrication de modèles pour une période indéterminée, on va vouloir avoir un inventaire intéressant et donc vendre des véhicules plus chers», a fait savoir Antoine Joubert.

La grève inédite pourrait se terminer par une intervention gouvernementale.

«Les gouvernements vont certainement réagir à ça, parce que les demandes sont carrément déraisonnables.»

*Voyez l’intégralité de l’entrevue avec Antoine Joubert dans la vidéo ci-dessus*

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