Aller chercher le câble sur la borne de recharge et le brancher sur son véhicule électrique : si cela peut paraître facile à faire, ce geste n’est pas aussi simple pour tout le monde, notamment pour les personnes à mobilité réduite.
C’est ce qu’a constaté Elsa Lavigne, qui embarque parfois à bord de la voiture électrique de sa collègue qui se déplace en fauteuil roulant.
« Quand je suis en déplacement avec elle, c’est moi qui dois m’occuper de recharger sa voiture, elle ne peut pas le faire toute seule. Sinon, il faut qu’elle demande à un passant de l’aider », a expliqué celle qui est aussi directrice générale d’AlterGo, un organisme qui milite pour l’accessibilité universelle.

PHOTO FOURNIE PAR ELSA LAVIGNE
Elsa Lavigne, directrice générale d’AlterGo, un organisme qui milite pour l’accessibilité universelle.
Et il ne s’agit que d’un seul des multiples exemples utilisés par Mme Lavigne pour démontrer à quel point certains objets de la vie quotidienne ne sont pas adaptés à tout le monde, même ceux installés récemment comme les bornes.
L’affaire de tous
« Notre société n’a pas été pensée pour que les personnes qui sont plus vulnérables et qui ont des capacités différentes puissent participer », a-t-elle souligné.
Plus de 30 % des Québécois ont des limitations physiques. Ce nombre devrait toutefois augmenter au cours des prochaines années avec le vieillissement de la population, qui entraîne parfois la perte de mobilité.
Mais l’accessibilité universelle concerne aussi les personnes qui ont des blessures temporaires, les femmes enceintes, ou encore les familles qui doivent se déplacer avec des poussettes par exemple.
« C’est l’accessibilité des commerces, l’accessibilité à l’emploi, l’accessibilité au logement, l’accessibilité au réseau de la santé, mais aussi aux différents équipements », a énuméré la directrice générale.
Du retard
Le Québec accuse cependant un certain retard pour rendre le quotidien accessible à tous.
« Il y a des cadres réglementaires qui pourraient être plus adaptés. Il y a plusieurs provinces qui ont des lois sur l’accessibilité, ce n’est pas le cas au Québec », a illustré Mme Lavigne.
« Tout est à faire », a-t-elle insisté. « Ça nous prend un état de la situation avec des données, [mais aussi] des incitatifs comme des ressources financières. »
« Il faut donner un coup d’accélérateur. Les différents acteurs publics font des efforts, mais c’est des efforts qui sont souvent plus individuels », a-t-elle évalué.