Pour quelqu’un comme moi, qui s’intéresse beaucoup aux théories du complot et à la désinformation, une leçon s’impose rapidement: l’humain cherche toujours LA solution simple à un problème complexe.
Alors que nos politiciens fédéraux et provinciaux viennent tout juste de réaliser que le problème de l’itinérance est en augmentation, on essaie d’appliquer la même logique. On parle de crise du logement encore et encore, comme s'il s’agissait là du seul facteur susceptible de pousser quelqu’un à la rue.
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Comme société, si on veut véritablement être sérieux dans notre approche de l’itinérance, il faut bien évidemment régler nos problèmes de logement, mais il ne faut pas seulement se limiter à ça! Le problème de consommation de drogues dans les rues est constamment dénoncé lui aussi. Pourtant, peu de solutions structurantes sont proposées. Il est temps de changer ça.
Sans être nécessairement en faveur d’une décriminalisation de la possession simple de toutes les drogues, une solution proposée par plusieurs organismes et entités (dont l'administration de Valérie Plante) depuis plusieurs années, je crois que l’option vaut minimalement la peine d’être étudiée sérieusement.
Les solutions du passé ne sont plus nécessairement adaptées à la réalité du marché actuel de la drogue. C’est maintenant un marché où règnent les drogues de synthèse, comme le fentanyl. Et le problème est criant. Selon Santé Canada, entre 2017 et août 2023, le fentanyl était en cause dans 75% des 40 000 décès par surdose recensés au pays.
L’itinérance, c’est bien plus qu’un simple problème de loyer abordable, ou même d’inflation. C’est un phénomène complexe et multifactoriel qu’il faut attaquer sur plusieurs fronts. Sans changement de stratégie, ce sont les plus vulnérables qui vont continuer de faire les frais d’un mauvais plan de société.