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Étude montréalaise: les femmes moins susceptibles de recevoir des premiers soins en public

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Getty Images via AFP

Les femmes seraient 28 % moins susceptibles que les hommes à recevoir les manœuvres de réanimation cardiorespiratoire (RCR) en public, probablement en raison de la crainte des inconnus de les blesser ou de les toucher, a révélé une étude montréalaise.  

«On ne sait pas pourquoi c’est le cas. Ça pourrait être que les gens craignent de les blesser ou de toucher une femme, ou qu’ils pensent qu’une femme a moins de chance de subir un arrêt cardiaque», a indiqué le co-auteur de l’étude, Alexis Cournoyer, de l’hôpital Sacré-Cœur de Montréal, selon «The Telegraph» lundi. 

Selon l’étude, qui s’est penchée sur plus de 39 000 arrêts cardiaques survenus en dehors des hôpitaux au Canada et aux États-Unis entre 2005 et 2015, près du quart (23 %) se seraient déclenchés dans un lieu public. 

Mais ce n’est que dans 54 % des cas que la victime aurait reçu la manœuvre de réanimation essentielle impliquant du bouche-à-bouche et des compressions thoraciques de la part d’un témoin en attendant les services d’urgence. Et dans 29 % des cas, la victime de l’arrêt cardiaque était une femme, selon le média britannique. 

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Là où le bât blesse, c’est que l’étude a démontré qu’une femme souffrant d’un arrêt cardiaque en public serait 28 % moins susceptible qu’un homme à recevoir les premiers soins en attendant les urgences. 

Dans une maison privée, ce sont les personnes plus âgées qui auraient moins de chance de recevoir les premiers soins, a poursuivi l’étude. 

«Nous avons réalisé cette étude pour tenter de déterminer les facteurs qui peuvent décourager quelqu’un à effectuer les manœuvres de RCR, incluant ceux qui pourraient dissuader à donner le RCR à une femme [...] pour s’assurer que tous ceux qui en ont besoin en reçoivent, quel que soit le sexe, l'âge ou le lieu», a expliqué de son côté la Dre Sylvie Cossette, du centre de recherche de l'Institut de cardiologie de Montréal. 

L’équipe de recherche a enjoint au passage le public à apprendre la manœuvre pour «être prêt à la donner sans hésiter», puisqu’un arrêt cardiaque peut survenir «n’importe où, n’importe quand», a ajouté à son tour Youri Yordanov, du département d’urgence de l’hôpital Saint Antoine en France.

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