Après avoir fait renaître le parc industriel de Bécancour avec l’arrivée de grands joueurs de la filière batterie, le premier ministre François Legault affirme que ce n’est que le début des annonces concernant ce secteur d'activité au Québec.
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En entrevue à TVA Nouvelles, le premier ministre du Québec affirme que les Québécois n’ont pas fini d’entendre parler de la filière batterie.
«Je ne me scooperai pas moi-même, mais il y a plein d'autres annonces qui s'en viennent», affirme-t-il.
D'ici deux semaines, le gouvernement devrait annoncer un investissement privé de 7 milliards en ce sens.
L’entreprise Northvolt, notamment, s’intéresserait au Québec.
«Sans rien dévoiler, [...] pourquoi ils regardent le Québec? Parce qu'on est les seuls à dire votre usine ne sera pas propulsée au gaz, qui serait propulsée à l'hydro-électricité et à l'éolien», soutient le premier ministre.
«Ça va être incontournable d'être vert dans tout ce qu'on fait, ajoute-t-il. Ils auront une usine au Québec, si on s'entend comme GM et comme Ford, qui va produire les batteries les plus vertes pour les véhicules électriques.»
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M. Legault a également tenu à défendre l’aide financière de 900 millions $ déjà accordée pour des projets dans cette filière.
«Il faut s'assurer à chaque fois qu'on met une piastre, qu'on retire plus qu'une piastre en retombées pour les Québécois, mentionne-t-il.
«Il y a deux choses où on est meilleurs que les Américains: on a de l'énergie propre grâce à Hydro-Québec, et on est capable d'en faire plus parce qu'on a l'expertise préparer vous les grands travaux comme on en a faite il y a 25 ans ils s'en viennent au Québec.»
En investissant autant, le gouvernement voulait s'assurer d'intégrer le marché mondial de l'énergie verte et contrer le protectionnisme américain.
«En moyenne, les emplois manufacturiers sont payés 35% de plus que la moyenne de tous les emplois, dit M. Legault. Que ce soit Trump ou que ce soit Biden, ils voudraient ramener [les usines situées en Asie, en Amérique du Nord] et ils ont mis en place des programmes, donc c'est sur qu'il y a de la compétition, et nous on a fait nos calculs.»
Renaissance de Bécancour
L’arrivée de grands joueurs de l’industrie automobile et des batteries a fait du bien à la ville de Bécancour, qui avait été durement affectée par la fermeture en 2012 de la centrale nucléaire Gentilly.
«Ça a été vraiment un coup dur pour la région et le secteur de Gentilly a mangé une bonne claque, raconte le député de Nicolet-Bécancour, Donald Martel. Quand je pense aux commerces qui pouvaient avoir là, il y avait beaucoup de maisons à vendre.»
«C'est quand même presque 1000 emplois a presque 100 000$ par année qu'on a perdu d'une shot, c'était une activité économique vraiment importante», continue-t-il.
Crée en 1968, le seul parc industriel appartenant au gouvernement du Québec n'avait plus de ligne directrice, malgré la présence d'une l'aluminerie, jusqu’à ce que les projets en lien avec la filière batterie soient annoncés.
«La première fois que je suis venu dans ce parc-là à Bécancour c'était avec Donald Martel, avance le premier ministre, partage M. Legault. Il m'avait dit ''François, c'est notre plus grand parc industriel au Canada, mais il n'y a pas un chat, il n'y a pas d'entreprise, et là aujourd'hui il n'y a plus de place.»
«C'est sûr que les prochaines usines de batteries vont être ailleurs qu'à Bécancour, continue-t-il. On va en installer un peu partout ou il y a de la place au Québec.»
C'est maintenant une véritable course alors que GM a démarré la construction en hiver et que Ford et Némaska Lithium sortent aussi de terre, créant plus de 1000 emplois directs.
Cette municipalité de 14 700 habitants doit donc se préparer à l'arrivée d’entre 3000 et 5000 travailleurs d'ici 7 ans.
«Beaucoup de projets sont déjà en route, assure la mairesse de Bécancour, Lucie Allard. Une nouvelle école d'ailleurs est prévue dans l'un des quartiers et des agrandissements d'écoles aussi sont sur la planche à dessin. Le grand projet sur lequel on travaille c'est une école interordre qui sera installé à même le parc industriel.»
L’objectif de la municipalité est d’éviter qu’elle devienne une ville dortoir.
Voyez le reportage complet dans la vidéo ci-dessus.