La France veut permettre aux distributeurs de vendre du carburant à perte, afin de faire baisser les prix à la pompe. Le Québec devrait-il suivre l’exemple ?
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Si le projet de loi est adopté, la mesure entrera en vigueur début décembre pour une durée de six mois. Les distributeurs pourraient ainsi vendre leur carburant à un prix inférieur à celui auquel ils l'ont acheté.
En conséquence, les prix pourraient baisser jusqu’à 25 %, selon France Info.
La mesure est exceptionnelle, car interdite depuis 60 ans. L’objectif de cette interdiction était de protéger les « petits joueurs » contre le dumping des multinationales.
Un scénario évoqué, par exemple, est celui où les plus grosses entreprises peuvent endurer des pertes de revenus temporaires, le temps de saigner leurs concurrents plus fragiles, qui, eux, perdent des clients et de l’argent, jusqu’à ce qu’ils disparaissent du marché, laissant ensuite le champ libre aux multinationales qui, ensuite, montent les prix.
Une bonne idée pour le Québec ?
Au Québec, il existe une mesure similaire, soit le prix plancher de l’essence.
Chaque semaine, la Régie de l’énergie décrète un prix minimum de vente de produits pétroliers pour chaque région du Québec. Si une station-service vend son essence sous ce prix, son propriétaire peut recevoir une mise en demeure de ses concurrents.
L’an dernier, des essenceries ont reçu 547 mises en demeure par leurs concurrents pour avoir vendu de l’essence à un prix jugé trop abordable, ou supérieur au prix plancher. Et ce, au détriment des automobilistes.
Un répit aux automobilistes
« Le prix plancher estimé de la Régie de l'Énergie pénalise inutilement les automobilistes, en plus de nuire à la compétitivité entre les essenceries. Le Québec doit s'inspirer de la France et donner un répit aux automobilistes en mettant fin à ce mécanisme archaïque », souligne Nicolas Gagnon, de la Fédération canadienne des contribuables.
Pour chaque litre d’essence vendu à Montréal à 1,65 $ en juillet, chaque automobiliste a versé en moyenne 54 cents en taxes diverses aux gouvernements, soit environ le tiers de la facture totale, selon la FCC.