Un pédophile récidiviste qui avait recontacté sa victime à peine deux jours après sa sortie de prison a été condamné lundi à six ans de pénitencier pour une quinzaine de chefs d’accusation, principalement pour leurre et pour avoir rendu accessible du matériel sexuellement explicite à un enfant.
Donovan Bouffard-Hamel avait été condamné à une peine de détention d’un an à l’été 2021 pour des contacts sexuels sur un mineur. Dès sa sortie de prison, il a repris contact avec un jeune garçon avec qui il avait déjà entretenu des conversations à caractère sexuel avant de prendre le chemin de la détention.
Vidéos sexuellement explicites, propos dégradants, Bouffard-Hamel a pendant plusieurs mois profité de la vulnérabilité du jeune garçon, qui n’avait que 12 ans au moment des premiers contacts sur les réseaux sociaux.

Tirée de Instagram, DonovanBHamel
« Il a même dit à l’enfant qu’il allait le violer. Il a été jusqu’à lui donner un rendez-vous, auquel l’enfant ne s’est toutefois pas présenté », a exposé lundi le procureur de la Couronne au dossier, Me Louis-Philippe Desjardins.
Nombreuses vidéos
Deux jours après sa sortie de prison, en février 2022, Bouffard-Hamel a fait parvenir 11 vidéos de lui, ayant des rapports sexuels avec un autre homme.
Sur l’une des vidéos, les deux hommes s’adressent à la jeune victime.
« Ils lui disent qu’ils vont venir le chercher pour qu’il participe avec eux aux gestes sexuels », peut-on lire dans le résumé conjoint des faits déposé à la cour au moment où le pédophile a reconnu sa culpabilité.
Devant l’insistance du prédateur, la jeune victime a également fini par envoyer des photos et des vidéos de ses parties intimes à Donovan Bouffard-Hamel.
C’est la mère du jeune garçon qui a découvert la relation en consultant le contenu des comptes de son fils. Les discussions se sont poursuivies « afin d’amasser des preuves contre l’accusé ».
Opération d’infiltration
Des chefs d’accusation semblables concernent aussi deux autres victimes.
La première est le cousin du jeune garçon avec qui Bouffard-Hamel communiquait. Sa mère, après avoir été avisée des gestes de l’accusé, s’est connectée avec le compte de son fils afin de voir si le pédophile agirait de la même façon.
Rapidement, Donovan Bouffard-Hamel demande à la personne qu’il croyait être un jeune adolescent de 12 ans où il réside, puis demande des photos. Il tente d’inciter le jeune à lui envoyer des photos et lui transfère une vidéo sexuelle.
La troisième victime est un adolescent fictif personnifié par un agent d’infiltration de la Sûreté du Québec. C’est après la dénonciation des premières victimes qu’a été mise en place cette opération.
Là encore, rapidement, la conversation entreprise par Bouffard-Hamel prend une tournure sexuelle et il envoie des photos et vidéos de lui.
Au moment de l’arrestation du suspect, les policiers ont trouvé dans son cellulaire six fichiers de pornographie juvénile, en plus de neuf comprimés de méthamphétamine.
Risque de récidive
La peine de six ans de pénitencier imposée lundi à l’accusé fait suite à une suggestion commune de la Couronne et de la défense.
Les antécédents de Bouffard-Hamel et la longue période infractionnelle ont été pris en compte dans cette proposition.
« Le risque de récidive est également qualifié de bien présent », a fait valoir le représentant du ministère public dans ses observations au juge Mario Tremblay.
Vu la détention provisoire, il reste trois ans et quatre mois à la peine du délinquant de 31 ans.