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L’Inde soupçonnée d’être derrière l’assassinat d’un Canadien, un diplomate expulsé

Ottawa accuse l’Inde d’avoir commandé l’assassinat d’un canadien d’origine sikh en Colombie-Britannique, poussant le fédéral à aussitôt expulser un haut diplomate indien, un geste très rare.

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«L’implication de tout gouvernement étranger dans le meurtre d’un citoyen canadien en sol canadien constitue une violation inacceptable de notre souveraineté», a exprimé Justin Trudeau d’un ton grave lors d’une allocution à la Chambre des communes, lundi après-midi.

Si elle s'avère véridique, cette accusation «très grave» aura «l'effet d'une bombe à travers le monde», a soutenu Jocelyn Coulon, chercheur en relations internationales et ex-conseiller de Justin Trudeau.

Le premier ministre a dit avoir «personnellement abordé la question de manière très claire avec le premier ministre [Narenda] Modi» lors du G20 à New Delhi la semaine dernière et demandé «instamment et avec la plus grande fermeté» la collaboration du gouvernement indien pour aller au fond des choses. 

Le chef du Service canadien de renseignement de sécurité et la première conseillère en matière de sécurité du gouvernement fédéral se sont tous les deux déplacés en Inde dans les semaines précédant la tenue du G20 pour tenter

Un assassinat devant un temple

Le 18 juin, le militant pour l’indépendance du Pendjab, Hardeep Singh Nijjar, a été assassiné par balles dans son camion en face d’un temple sikh à Surrey, en Colombie-Britannique. La Gendarmerie royale du Canada (GRC) est à la recherche de deux hommes masqués en lien avec le meurtre. Ceux-ci auraient pris la fuite dans une Toyota Camry 2008 de couleur argent.

  • Écoutez l'entrevue avec Maïka Sondarjee, professeure adjointe à l’École de développement international et mondialisation de l’Université d’Ottawa sur QUB radio :  

M. Nijjar était l’un des visages les plus influents du mouvement pro-indépendance de cette région de l’Inde nommée «Khalistan» par les militants qui revendiquent son indépendance.

Dès l’assassinat commis, des organisations militant pour l’indépendance du Pendjab ont pointé du doigt le gouvernement nationaliste hindou de Narenda Modi.

La communauté sikhe se chiffre à environ 770 000 personnes au Canada, qui abrite donc la plus importante diaspora à l’extérieur de l’Inde. Plusieurs élus fédéraux, incluant le chef du NPD, Jagmeet Singh – qui s’est montré bouleversé par la nouvelle – sont de confession sikhe.

Un diplomate indien «de haut niveau» expulsé

Prenant la parole après la période de questions, la ministre Mélanie Joly a indiqué avoir pris la décision de renvoyer un diplomate «de plus haut niveau» plus tôt en journée.

«L’allégation qu’un représentant d’un gouvernement étranger puisse être impliqué dans le meurtre d’un citoyen canadien, ici, chez nous, en sol canadien, est non seulement extrêmement troublante, mais complètement inacceptable», a-t-elle déclaré aux journalistes en milieu d’après-midi.

«Si ces allégations sont prouvées, il s’agirait d’une grave violation de notre souveraineté en tant que pays, mais également des règles les plus élémentaires qui gouvernent les relations entre pays», a-t-elle poursuivi.

Le diplomate en question est Pavan Kumar Rai, qui dirigeait le volet canadien des services de renseignements indiens.

- Avec l’Agence France-Presse

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