Justin Trudeau a causé une véritable commotion lundi à la Chambre des communes lorsqu’il a déclaré que les services de renseignement canadiens soupçonnent le gouvernement indien d’avoir ordonné en juin dernier l’assassinat d’un Canadien d’origine indienne militant pour l’indépendance du Pendjab en Colombie-Britannique.
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«C’est vraiment très grave... peu importe les dires de l’Inde à propos de cet individu-là, il n’en reste pas moins que c’est un citoyen canadien, et qu’à cet égard, le premier ministre n’a pas d’autres choix que de défendre les citoyens canadiens», indique d’emblée à «La Joute» Gaétan Barrette.
Yasmine Abdelfadel abonde dans le même sens que son copanéliste, alors que selon elle, la gestion de cette crise sera déterminante quant au «message que l’on envoie à tous les réfugiés politiques que l’on accepte année après année.»
Cette nouvelle survient alors que le premier ministre Justin Trudeau a annoncé il y a quelques mois une commission d’enquête sur l’ingérence étrangère.
«J’espère que Justin Trudeau n’est pas surpris. Qu’il soit révolté est une chose, mais qu’il soit surpris en est une autre. Les Russes, par exemple, nous ont habitués ces vingt dernières années à de tels assassinats ciblés d’opposants dans des pays étrangers. Et là l’Inde, en ces matières, pratique une politique qui révolte les pays démocratiques que nous sommes, mais qui n’est pas surprenante, je le redis», insiste Mathieu Bock-Côté, qui espère que cet assassinat servira de «coup de choc pour les Canadiens.»
Crise politique en vue?
Le meurtre de Hardeep Singh Nijjar est survenu en juin 2023, dans la banlieue de Vancouver, où il a été abattu par balles alors qu’il se trouvait dans son camion.
«Justin Trudeau n’a pas le choix de se tenir debout et de faire ce qu’il a fait aujourd’hui, à savoir défendre la souveraineté à tous égards du Canada sur son territoire. Il n’a pas le choix. Et ça va faire une crise politique, mais c’est toute une crise politique, parce qu’on sort d’une période de froid avec la Chine. Manifestement, on va entrer dans une période de froid avec l’Inde. Les deux plus grandes économies en émergence sur la planète, et l’Inde est en croissance sur le plan économique», analyse M. Barrette qui pointe que la situation du Canada n’est pas non plus idéale avec la Russie.
«Pour le Canada, sur le plan politique, mais aussi sur le plan économique, disons que si on faisait de la météo politique, on peut dire qu’il y a des nuages devant nous», conclut-il en insistant toutefois sur le fait que la situation n’est en aucun cas imputable à Justin Trudeau.
La Gendarmerie royale du Canada (GRC) est à la recherche de deux hommes masqués en lien avec le meurtre.
Pour connaitre l’avis des jouteurs sur la question, écoutez la vidéo dans le haut de l’article.